Décès de l'actrice israélienne d'origine marocaine Ronit El Kabetz

L’actrice israélienne d’origine marocaine Ronit El Kabetz s’est éteinte le 19 avril à l’âge de 51 ans.

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Ronoit El Kabetz dans son film Prendre femme.

L’actrice israélienne d’origine marocaine Ronnit El Kabetz est décédée le 19 avril à l’âge de 51 ans des suites d’un cancer. Elle est considérée comme « l’ambassadrice du cinéma israélien ». Née en 1964 dans une modeste famille juive marocaine, elle quitte le Maroc pour Israël. Ronit El Kabetz a entamé des études en stylisme avant de se tourner vers le cinéma.

C’est sans n’avoir jamais pris de cours de théâtre qu’elle se rend à l’audition pour un rôle dans Le prédestiné (1990) du réalisateur Daniel Waschmann. Ronit El Kabetz croyait alors se rendre au casting d’un film publicitaire. « Je suis revenue passer l’audition avec la conscience qu’il s’agissait d’incarner toute une vie. C’était fou. Je tremblais de partout. Lorsqu’on m’a rappelée pour m’annoncer que j’étais prise, j’ai compris que jusqu’alors j’avais été une homeless dans ma propre vie et que je venais de trouver mon toit », racontait-elle en 2009 au quotidien français Libération. Elle obtient ainsi le rôle principal qui la révèle au public. Par la suite, elle se tourne aussi vers l’écriture.  En 1994, elle est coscénariste de La cicatrice (1994) de Haim Bouzouglou. En 1996, elle tourne un film avec le grand réalisateur israélien, Amos Gitai pour son film Milim.

Elle gagne ses lettres de noblesse en Israël, mais s’installe pourtant en France en 1997 où elle travaillera un temps comme femme de ménage. Parallèlement, elle suit une formation auprès de la réalisatrice et metteur en scène française Arianne Mnouchkine. Une époque qu’elle décrit comme « une seconde naissance » : « J’aurais très bien pu continuer d’enchaîner les projets en Israël, mais j’avais besoin d’ouvrir une nouvelle porte : pour la trouver, le seul moyen était de rompre avec mes repères et de recommencer ailleurs, à zéro. Je suis redevenue une enfant de 2 ans qui se familiarise avec les sons et les mots et les intègre sans y penser. » En 2001, elle tourne dans le film français Origine contrôlée du réalisateur algérien Ahmed Bouchaâla et de la réalisatrice marocaine Zakia Tahiri. Le public français la découvre alors, dans un rôle de travesti.

À partir de 2004, elle se tourne vers la réalisation en signant avec son frère Shlomi El Kabetz le film Prendre Femme. Une œuvre inspirée de la vie de l’actrice et de son enfance et où l’on retrouve le dialecte marocain.

En 2004, elle réalise son deuxième long métrage, toujours en compagnie de son frère, Les Sept jours, puis, en 2014, Le procès de Viviane Amselem, sélectionné au Festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs.  En tant qu’actrice, elle tourne dans le film Jaffa de la réalisatrice israélienne Keren Yedaya, également présenté à Cannes en 2009. Ronnit El Kabetz a côtoyé de grands noms du cinéma français à l’instar de Catherine Deneuve et de Michel Blanc dans le film La fille du RER d’André Téchiné.

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