L'explication des chiffres alarmants des tour-opérateurs français

Les tour-opérateurs français annoncent une baisse de 30% des départs vers le Maroc. Le ministère marocain, lui, communique autour d'une baisse de 5% sur ce marché. Que cache cette divergence de chiffres?

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Lahcen Haddad. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Le tourisme marocain n’est pas en grande forme. C’est en tout cas ce que souligne le baromètre trimestriel du Seto, Syndicat des entreprises des tour-opérateurs (français). Les chiffres sont sans appel : -30 % de départs vers le royaume. Pire, les voyagistes français prévoient un recul de 47 % pour l’été. « Le contexte géopolitique contribue à ce que les réservations des destinations phares comme le Maroc, la Tunisie et la Turquie tardent à démarrer », note le syndicat, en référence au climat de méfiance des touristes après les événements qui ont secoué la région.

Les chiffres des voyages de l’Hexagone ont de quoi donner le tournis mais contrastent avec ceux du côté marocain. D’autant que, selon le bilan de 2015, réalisé par l’Observatoire du tourisme, le Maroc a accueilli 3,3 millions de français l’année dernière, soit une baisse de 5 % par rapport à 2014. Bien loin des résultats inquiétants du Seto.

Qu’est ce qui explique la différence entre les statistiques marocaines et celles émanant du Seto ? « Les tour-opérateurs représentent seulement 12 à 15 % du volume global», soutient Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. Autre argument : « Les habitudes d’achat des français ont beaucoup évolué. Les touristes ne se dirigent plus forcément vers les tour-opérateurs », analyse Haddad.

Les voyagistes, dépassés par Internet, auraient-ils pris un coup de vieux ? Un constat qui semble désormais admis. «Les voyages accompagnés et les circuits ont de l’avenir sous une forme nouvelle, en développant beaucoup plus de services et de valeur ajoutée. Tous les acteurs doivent se remettre en cause, ce n’est pas surprenant, mais le métier n’est pas mort. Il reste un fonds de commerce pour les gens qui veulent voyager en groupe, même si les voyages à la carte et en individuel sont davantage prisés », expliquait en janvier le président du Seto, René-Marc Chikli dans le Figaro.

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