Les manoeuvres d'Anouar Kbibech, nouveau president franco-marocain du CFCM

En pleine déferlante islamophobe en France, le discret Anouar Kbibech oeuvre pour l’égalité homme-femme et l'ouverture vers la communauté juive de l'Hexagone.

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Crédit: AFP
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Le quinquagénaire, ingénieur franco-marocain Anouar Kbibech, avait pris la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM) en juin 2015. L’institution est le principal interlocuteur de la communauté musulmane pour les autorités françaises. Sur fond de rivalités Maroc-Algérie et temps difficiles pour les musulmans de France, Kbibech fait parler de lui.

L’égalité homme-femme

Ce 7 mars, à la veille de la Journée pour les droits de la femme, cet homme issu du Rassemblent des musulmans de France (RMF), un organe proche du Maroc, a annoncé l’existence d’un programme de rencontres avec des associations féminines et différentes femmes actives dans la société. Alors que les figures de l’Islam de France sont encore souvent appelées à s’expliquer – parfois durement interpellés – sur la place de la femme dans la religion ou la communauté musulmane, le CFCM affirme vouloir « œuvrer à l’émancipation et au développement du rôle des femmes dans la société française« . Dans le communiqué, qui se repose sur l’histoire islamique et le Coran, le Conseil plaide pour aussi l’égalité des salaires, qui n’est toujours pas une réalité française.

Présent au dîner du CRIF

Kbibech a aussi répondu le même jour présent au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), une institution connue pour un soutien inconditionnel à Israël. Le Premier ministre français Manuel Valls, lors du dîner, avant de saluer la présence de Kbibech, n’a d’ailleurs pas hésite à amalgamer antisionisme et antisémitisme, rapporte le quotidien français Le Monde.

L’an dernier, le prédécesseur de Kbibech à la tête du CFCM, l’algérien Dalil Boubakeur, avait décidé de boycotter le dîner annuel du CRIF après que son président, Roger Cukierman, ait attribué les violences antisémites en France aux « jeunes musulmans« . L’hebdomadaire Le Point rapport que Cukierman « a jugé le successeur de Boubakeur à la tête du CFCM, Anouar Kbibech, « beaucoup plus dynamique, ouvert » que son prédécesseur« Pour rappel, la présidence du CFCM est une bataille entre les structures proches du Maroc comme le RMF et celles plus proches d’Alger, comme c’est le cas de la Grande Mosquée de Paris, dont Boubakeur est recteur.

Avec une approche intégrationniste, Kbibech risque de drainer de la sympathie, mais de s’attirer autant d’ennemis…

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