PJD - Koutla: Une rencontre pour «tourner la page» ?

Deux partis du gouvernement, et deux de l’opposition, ont décidé de reprendre langue après des années de brouille. Une rencontre qui augure d’une probable reconfiguration du champ politique.

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Crédit: Yassine Toumi
Les leaders des partis de la Koutla et Mustpaha El Khalfi le 7 janvier. Crédit: Yassine Toumi.

« Si nous avions dirigé ensemble [PPS, USFP, PI et PJD,ndlr] le gouvernement en 2011, je pense que nous aurions été beaucoup plus forts ». Suite à cette déclaration du Secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, des applaudissements nourris ont retenti dans la salle de conférence de l’hôtel Hyatt Regency à Casablanca. Il faut dire que l’ambiance était à la réconciliation le 7 janvier lors de cette rencontre entre les chefs des partis de la Koutla historique (PPD, USFP, PI) et Mustapha Khalfi, porte-parole (PJD) du gouvernement.

L’ombre du PAM planait au-dessus des participants à cet évènement organisé par le journal Al Michaal et Le site ChoufTV. Le PJD et le PPS d’une part, et l’USFP et l’Istiqlal de l’autre, ont tenté de renouer le contact via leur zaïm respectif, tout en dénonçant, quasi unanimement, le contrôle de certaines forces politiques sur le paysage politique marocain, allusion faite au parti du tracteur. A moins d’un an des prochaines élections législatives, un parfum de reconfiguration politique semble se dresser à l’horizon. Hamid Chabat, leader de l’Istiqlal et longtemps meilleur ennemi d’Abdelilah Benkirane, a appelé à plus de dialogue avec le gouvernement et a qualifié le bilan de ses quatre premières années de « bon départ ».

Seul Driss Lachgar est resté retranché dans un discours dénigrant aussi bien le gouvernement que le PAM. Deux partis qu’il qualifie de « deux faces de la même monnaie ». À la question de savoir s’il était prêt à s’allier au PJD lors de la formation du prochain gouvernement, Driss Lachgar n’a pas émis d’opposition de principe, mais a déclaré que toute éventuelle alliance avec n’importe quel parti devait se faire sur « la base des programmes électoraux ».

Toujours est-il que l’audience, principalement composée de militants des quatre partis politiques, a particulièrement applaudi les déclarations allant dans le sens d’une future alliance entre les partis de la Koutla (alliance des trois partis nationalistes USFP, PI, PPS) et le PJD, au grand bonheur d’un Nabil Benabdellah qui, tout au long de la conférence, a tenté de rapprocher les points de vue entre les trois autres protagonistes.

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