Zakaria Boualem, Donald Trump, notre cannabis national et un peu de foot

Par Réda Allali

C’est un Zakaria Boualem particulièrement épuisé qui vous accueille cette semaine dans sa page enjouée. Oui, il est encore plus exténué que d’habitude, ce qui est assez difficile à imaginer. Il accuse en vrac le changement d’heure, la pollution, les efforts imposés par l’édification du Maroc Moderne, et le froid, alias l’berd, c’est une sorte de virus qui explique tout chez nous. Il a toutefois trouvé assez d’énergie pour vous concocter un petit tour d’horizon des actualités de la semaine. Son abnégation est admirable.

Politique internationale. Zakaria Boualem souhaite présenter ses excuses les plus sincères aux hommes politiques marocains, que Dieu les assiste. Trop souvent, il les a accusés de populisme, d’inertie et d’autres choses qu’il n’ose même pas écrire, les temps sont difficiles. C’était avant qu’il ne découvre le dénommé Donald Trump, brillant candidat aux primaires républicaines. Au strict plan de l’élégance, il est ici question d’un homme qui ferait passer nos Chabat et Lachgar pour des bellâtres de pub pour parfum. Au niveau des idées, le niveau est aussi élevé, puisque ce brave homme, à qui il faut accorder le mérite de la clarté, a expliqué à la télévision qu’il fallait « rester en Irak pour garder le pétrole ». C’est une excellente raison, on se demande pourquoi personne n’y avait pensé plus tôt.

Un très beau projet pour une aussi glorieuse nation. Concernant les Mexicains, ce bon Donald a également les idées lumineuses, puisqu’il projette la construction d’un mur sur la frontière « qu’il leur ferait financer », non sans les avoir traités juste avant de violeurs. C’est désormais clair: nous avons basculé. Avec des profils de cet acabit, il y a peu de chance que notre planète échappe aux ténèbres qui se profilent à l’horizon. Nous allons nous réveiller, forcément, parce que c’est un cauchemar.

Economie. Ce que le Guercifi redoutait a fini par se produire. Philip Morris a annoncé, la face rouge, sa décision de démarrer la production de cigarettes à la marijuana. Inutile de rappeler les positions de Zakaria Boualem sur ce point, elles sont connues et ont été rabâchées ici jusqu’à la nausée. Nous allons donc être doublés, sur le plan économique, dans un secteur où nous excellons, on ne sait trop au nom de quelle morale. C’est affreux, l’humiliation est totale!

Sport. On accuse souvent notre héros de ne parler que de foot. Cette activité de dépravés, pourrie par l’argent et les sextapes, qui a tourné depuis longtemps le dos aux nobles valeurs du sport. C’est une erreur, bien entendu, et pour se rattraper, le Boualem va vous parler cette semaine d’athlétisme. C’est beau, l’athlétisme. Il n’y a pas de hooligans, tout le monde applaudit tout le monde, le culte de l’effort, la gloire de l’exploit, l’épure de la course, les bisous, les câlins, etc. Bon, l’Agence mondiale de lutte antidopage a annoncé que tout était pourri, et merci.

La Russie risque même de se trouver exclue des prochains Jeux Olympiques, parce que, bien évidemment, c’est elle qui doit trinquer. Ce serait la première fois qu’un pays dans sa totalité serait suspendu. Ni la glorieuse RDA, avec ses nageuses moustachues, ni les Etats-Unis, avec ses sprinteuses surpuissantes, personne n’a subi pareil affront. C’est étonnant, mais il y a encore du chemin à faire pour concurrencer le football qui, en matière de mauvaise foi, a fait encore mieux puisque, en 19 Coupes du Monde, n’a trouvé que Maradona à suspendre.

C’est tout pour aujourd’hui. Bon week-end, bon appétit, et que Dieu vous glorifie.