A Oulad Taima, une fillette de 11 ans séquestrée à cause d'un tablier "trop court"

Stupeur chez les élèves d’un collège de Oulad Taima. Une collégienne âgée de 11 ans a été interdite de cours et enfermée dans les locaux administratifs de l’établissement à cause de sa tenue jugée trop courte.

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Crédit : Rachid Tniouni

Après l’affaire des jupes d’Inzegane qui avait défrayé la chronique en juin dernier, c’est au tour de Taroudant d’être le théâtre d’une nouvelle polémique.

Une jeune fille âgée de 11 ans a été séquestrée durant plusieurs heures par le directeur du plus grand collège de Oulad Taima, une petite ville située à quelques kilomètres de Taroudant. Motif de la punition : un tablier jugé trop court par le principal de l’établissement.

Grâce à une circulaire du ministère de l’Education nationale permettant aux établissements scolaires de jouir d’une plus grande autonomie en matière de règlement intérieur, le directeur de l’école a imposé à ses élèves de sexe féminin de porter des tabliers dont la taille devrait dépasser les genoux.

Scandalisée par la séquestration de sa fille, Abderrahim a aussitôt fustigé, sur sa page facebook, la « daechisation » de la direction du collège. « L’affaire a eu lieu samedi 25 octobre. Ma fille, qui vient d’accéder au collège et qui ne connais pas encore le règlement intérieur, a été empêchée d’entrer à son cours d’art plastique à cause de son tablier que le directeur a jugé indécent. Alors qu’il n’en est rien », raconte Abderrahim à Telquel.ma. Ce dernier ajoute même quelques détails à propos de la direction de l’école, estimant que le principal du collège est un islamiste.

« Alors que j’étais sur le point de porter plainte. J’ai finalement décidé de laisser tomber », déclare le père de la victime qui dit préférer que la polémique s’estompe. « J’ai reçu des menaces de la part de la direction du collège. Ils souhaitent porter plainte contre moi car je les ai traité de disciples de Daech dans ma page facebook », raconte, dépité, Ibrahim. De son côté, le délégué provincial du ministère de l’Education nationale à Taroudant, Ibrahim Aderdar, a promis, dans une déclaration au journal Assabah, « l’ouverture d’une enquête administrative afin de mettre la lumière sur ce qui s’est passé ».

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