Polémique autour de la mort de plusieurs nourrissons à Tanger

Plusieurs nourrissons ont trouvé la mort en quelques jours à l’hôpital Mohammed V de Tanger.  Manque d’équipements et de ressources humaines ou coïncidences malheureuses?

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Un bébé dans une couveuse. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Le décès de plusieurs  bébés prématurés à Tanger inquiète les familles. Dans la semaine du 6 octobre, plusieurs nouveau-nés sont morts à l’hôpital Mohammed V de la ville du Détroit. Alors que la presse avance un chiffre de huit décès en trois jours,  le directeur de l’hôpital et le ministère de la Santé parlent pour leur part de cinq morts.

« Le chiffre exact comme mentionné dans notre registre de décès est de cinq bébés. Quatre parmi eux étaient déjà agonisant après l’accouchement », explique le docteur Mohamed Abdou Daoudi le Directeur du CHR Mohammed V de Tanger dans un reportage de la chaîne 2M, réalisé pour le journal du lundi 12 octobre. Le cinquième bébé est quant à lui mort après avoir été transféré de l’hôpital vers une clinique, alors qu’il était dans une situation critique.

Même son de cloche auprès du ministère de la Santé contacté par Telquel.ma. «  Il s’agit de cinq décès en une semaine » nous indique Abdelghani Drhimer, le chargé de communication du ministère de la Santé.

Comment expliquer ce drame ?  Selon le département de Houcine El Ouardi, « ces décès d’enfants  prématurés sont dus au fait  qu’ils naissent souvent avec de gros problèmes de santé pour lesquelles l’intervention est délicate. Les résultats ne sont pas toujours probants malgré l’intervention des médecins », ajoute Abdelghani Drhimer.

30 enfants sur 1000 meurent à la naissance au Maroc

De leurs côtés, le personnel soignant de l’hôpital et les mères de nourrissons dénoncent le manque de matériels, de médicaments, et de personnel soignant. « Certaines pathologies dont soufrent ces bébés ne peuvent être soignés à Tanger  et ils doivent attendre plusieurs jours pour se faire opérer dans un hôpital à Rabat », explique un médecin pédiatre interrogé par  2M.

«J’attend de consulter un pédiatre pour mon bébé mais il n’y a pas de pédiatre disponible», s’indigne pour sa part  la mère d’un nourrisson avant d’ ajouter : « on m’envoie d’un établissement à un autre ou on me demande de me plaindre auprès du ministère de la Santé », confie-t-elle au micro de 2M.

Pour rappel, au Maroc, le taux de mortalité infantile continue de baisser mais reste beaucoup plus élevé que dans les autres pays du Maghreb. Aujourd’hui, 30 enfants de moins de cinq ans sur 1000 meurent à la naissance, d’après un rapport de l’Unicef en 2014. L’OMD fixé est de 27 d’ici 2015.  Même si les chiffres marocains sont tout de même meilleurs que la moyenne mondiale qui est de 46 pour 1000, cet indicateur de mortalité infantile est révélateur de la situation de la santé dans le pays selon  l’Unicef.

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