Festival du cinéma de Khouribga : pauvre en argent, riche en films

Le Festival du cinéma africain de Khouribga (du 12 au 19 septembre) est « une occasion de montrer les films d'un continent africain sinistré ».

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Image du film mauritanien Timbuktu du cinéaste Abderrahmane Sissako. Crédit : Le Pacte

Le 18e édition du festival du cinéma africain de Khouribga débutera ce samedi avec comme invité d’honneur le Sénégal.

Cette année, 14 films sont en compétition dans le cadre de ce festival qui existe depuis 1977, soit un film pour chaque pays excepté le Maroc qui concourt avec deux films. Outre le Sénégé, le Bénin, le Nigéria, l’Ethiopie, l’Egypte, la Mauritanie, la Côte d’ivoire, la Tunisie, le Mali, le Burkina Faso, le Cameroun et l’Algérie sont représentés. «Grâce à ce festival, les gens peuvent voir des films du Bénin ou de l’Ethiopie dont la production cinématographique ne dépasse pas un film par an», nous confie Noureddine Sail, président de la fondation du festival du cinéma africain de Khouribga.

Timbuktu en compétition officielle

Parmi les films en compétition, figurent des films qui ont déjà été récompensés comme le film Timbuktu du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako (prix du jury œcuménique et de celui de François Chalais au festival de Cannes en 2014) ou encore celui du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, l’Orchestre des aveugles, qui a remporté le Grand prix au Festival international d’Oran du film arabe.

 

Les autres films en lice sont : Render to Caesar (Nigéria), le Prix d’amour (Ethiopie), Rapt à Bamako (Mali), L’oeil du cyclone (Burkina Faso), Morbayassa (Guinée), Cairo’s time (Egypte), Des étoiles (Sénégal), Claire ou l’enfant de l’amour (Cameroun), Braquage à l’africaine (Côte d’ivoire), La visite (Tunisie), J’ai 50 ans (Algérie) et l’Echarpe rouge (Maroc).

Le plus vieux … et pauvre festival de cinéma au Maroc

Ce festival, considéré comme le plus ancien festival de cinéma (fondé en 1977) est également celui qui bénéficie du moins de subventions. « Ce festival est fait avec peu de moyens financiers contrairement aux autres événements cinématographiques. Pour cette année, le budget tourne autour de trois millions et demi de dirhams, ce qui est très peu », explique Noureddine Sail.

Pour autant, le président de la fondation du festival considère que cet événement est important. « Grâce aux rencontres que nous faisons avec d’autres responsables africains de cinéma, un fonds étatique pour la production cinématographique a pu être installé cette année au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Ce qui augmentera la production des films dans ces pays », révèle-t-il.

En marge du festival, des ateliers et conférences auront également lieu. La conférence majeure de cette édition portera sur le thème : Quel est le rôle des festivals de cinéma africain ?

Hommage à Mohamed Bastaoui

Pour cette année, le festival a voulu rendre hommage à l’acteur défunt Mohamed Bastaoui. Le prix de la meilleure interprétation masculine portera son nom. « Mohamed Bastaoui est une grande perte. Il était tout à fait normal qu’on lui rende un hommage au même titre que le réalisateur sénégalais défunt Ousmane Sembène dont le Grand prix porte son nom », conclut Sail.

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