Ces Marocains méconnus chez eux qui cartonnent à l’étranger

Nul n’est prophète en son pays. Coup de projecteur sur cinq Marocains méconnus de leurs compatriotes, mais qui font parler d’eux à l’étranger.

Par

Boujmaa Guilloul, le Moulay d’Hawaï

C’est l’histoire d’un gamin d’Essaouira qui est devenu un windsurfer professionnel et a imposé son style parmi les légendes de la planche à voile. Aujourd’hui trentenaire, autodidacte dans la vie comme sur l’eau, Boujmaa Guilloul est l’archétype du waterboy, à l’aise sur tout type de support pourvu que ça glisse. C’est en windsurf qu’il a percé et c’est avec sa planche à voile qu’il gravit les podiums du circuit international, de Moulay à Hawaï. Mais le palmarès est secondaire pour Boujmaa Guillou. Charismatique, le souiri est aussi mystique. Il poursuit sa quête spirituelle sur les plus grandes vagues du monde entier et revient régulièrement enseigner aux plus jeunes dans son fief marocain de Moulay Bouzerktoun, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Essaouira. Son style acrobatique et ses figures effectuées avec une apparente facilité lui valent de faire la couverture des magazines spécialisés, source d’inspiration infinie des aficionados de toutes les mers du monde.

Yasmine Lafitte, ex-égérie de Marc Dorcel

Née Hafida El Khabachi au Maroc en 1973, Yasmine débute dans l’industrie du X à 23 ans, lorsqu’elle rencontre Olivier Lafitte. L’acteur et producteur pornographique deviendra son mari et le père de ses deux enfants. En 2008, elle est à l’affiche du film le plus cher de l’histoire du porno français (230 000 €) réalisé par Marc Dorcel. Le réalisateur est aussi à la tête d’une immense entreprise de production et de produits dérivés dont elle sera l’égérie pendant trois ans. Dans une interview accordée aux Inrocks, elle explique son refus de signer pour une quatrième année, dénonçant les pratiques du milieu et regrettant d’être devenue hardeuse. Yasmine Lafitte officie toujours dans le milieu du X, comme productrice, mais fait également des apparitions dans le cinéma dit « traditionnel ».

Crédit : Christophe Guillarmé
Crédit : Christophe Guillarmé

 

Kamal Oudrhiri, le Marocain de la Nasa

Originaire de Fès, Kamal Oudghiri s’envole pour Los Angeles dès l’obtention de son bac pour réaliser son rêve d’enfant : vivre aux États-Unis et travailler pour la Nasa. En 1993, il rejoint Jet Propulsion Laboratory, le laboratoire de recherche de la NASA, où il travaille sur les missions « Mars » et « Cassini ». Depuis 2007, il coordonne le travail des 80 chercheurs qui planchent sur le nouveau système de communication qui sera utilisé pour le retour de l’Homme sur la Lune prévu en 2020. L’objectif est d’y installer une base permanente qui servira de départ pour la première mission habitée de l’Histoire vers Mars en 2030. En 2012, c’est lui qui établit le contact avec le robot Curiosity après un atterrissage périlleux sur Mars. Décoré du Wissam alaouite par Mohammed VI, Kamal Oudrhiri travaille en parallèle de ses activités à la NASA au développement de la connaissance scientifique au Maroc, notamment par son association Groove of Hope et l’installation d’un observatoire d’astronomie à l’université Cadi Ayyad.

L’euphorie dans les locaux de la NASA après l’annonce par Kamal Oudrhiri de la prise de contact au moment de l’atterrissage de la sonde Curiosity sur Mars :

Fatima Houda et Souad Sbaï, contre la burqa au Québec et en Italie

Toutes deux députés, l’une au Québec, l’autre en Italie, ces deux Marocaines se sont illustrées dans leur combat politique dans leur pays d’adoption. Fatima Houda au Québec et Souad Sbaï la « Madame laïcité de Silvio Berlusconi » ont proposé des projets de loi qui interdisaient notamment le port du voile intégral. Originaire de Meknès et étudiante en sciences politiques à Casablanca, Fatima Houda quitte les partis libéraux québécois en 2014 suite à un désaccord sur le port de signes religieux ostentatoires. Souad Sbaï quant à elle s’attire les foudres des religieux italiens pour ses positions laïcistes. Native de Settat, elle est diplômée d’études islamiques.

Hicham Hamdouchi, maitre aux échecs

Hicham Hamdouchi est le meilleur joueur d’échecs marocain. À 15 ans, le jeune Tangérois devient champion du Maroc en 1988. Depuis il a remporté le titre onze fois ! En 1995, il devient champion du monde arabe et champion d’Afrique en 2001. Depuis 2002, il gravite parmi les 100 meilleurs joueurs mondiaux.

Crédit : Przemysław Jahr
Crédit : Przemysław Jahr

 

 

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