Les imams, cibles de la nouvelle campagne pour le don d'organes

Le Maroc a lancé mercredi 22 avril une campagne nationale pour encourager le don d'organes, incluant la formation de 50 000 imams chargés de corriger la croyance encore répandue selon laquelle cette pratique serait contraire à l'islam.

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Bloc opératoire avec des chirurgiens
Crédit : AFP

Le peu d’engouement pour le don d’organe vient d’une « interprétation erronée » de la religion musulmane, due à des blocages « culturels et psychologiques », a expliqué le ministre des Affaires islamiques Ahmed Taoufiq, à l’occasion de la rencontre nationale pour encourager le don d’organes et de tissus humains. Quelques 50 000 imams seront donc formés et sensibilisés pour « inciter les gens à sauver des vies », a ajouté le ministre.

En trois ans (de début 2012 à fin 2014), seulement « 125 transplantations de reins et cinq de foie» ont été enregistrés, a regretté le ministre de la Santé El Hossein El Ouardi, à l’ouverture de cette rencontre.

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« Ces résultats restent en deçà des moyennes dans la régions et dans les pays développés », a-t-il poursuivi, notant à titre de comparaison que 9 105 et 3 181 transplantations respectivement de reins et de foies ont été réalisées en France sur une durée similaire. Et seul 0,4% des Marocains acceptent de faire don de leur organe, contre 24,8% en France.

Plus de 7 000 personnes attendent d’être transplantées

« Le nombre de personnes atteintes de diabète et d’insuffisance rénale a augmenté à cause du mode de vie moderne, rendant parfois obligatoire le recours à la transplantation », a expliqué le directeur du conseil consultatif pour le don d’organe, Benyoussef Ramdani, selon qui 7 410 personnes attendent des opérations de transplantation de reins.

Pour pallier ce besoin, les autorités marocaines poursuivent des efforts de sensibilisation depuis plusieurs années. Elles avaient instaurées le 17 octobre Journée nationale pour le don d’organe et ouvert un registre national pour recevoir les demandes de don.

Le ministre de la Justice, le PJDiste Mustapha Ramid, a même annoncé publiquement faire don de ses organes à sa mort, afin de convaincre ses concitoyens que ce geste n’est pas interdit par la religion musulmane.

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