Welovebuzz, pionnier du buzz à la marocaine

Du blog géré par des adolescents au portail spécialisé, il n'y a qu'un pas, et Welovebuzz l'a franchi avec brio. Le site dédié au contenu viral vient de lancer sa version arabophone et continue de monter grâce à une stratégie innovante.

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Plus de 30 000 fans sur Facebook et un classement qui ne fait pas rougir sur le site de statistiques Alexa (731e site au Maroc) au niveau national. Depuis 2010, quand une bande d’adolescents a créé Welovebuzz, un blog dans lequel ils partageaient des vidéos à caractère viral trouvées sur le web, le site a fait du chemin. Le blog est donc devenu portail et est en passe de devenir une référence pour les 18-25 ans. Aujourd’hui, les visiteurs de Welovebuzz se comptent par milliers quotidiennement et une version arabe vient d’être lancée.

Miser sur un langage jeune

« Kitea et Mobilia, mchaw fiha ! », titre Welovebuzz sur Facebook pour annoncer son article 8 choses à savoir sur la magasin Ikea au Maroc. Tout est dans le ton et le choix de la bonne expression. Le désormais portail utilise un langage propre aux 18-25 ans qui en fait une référence pour cette génération avide des réseaux sociaux. « Nous ne faisons pas dans l’actualité, mais surtout dans les histoires virales qui ont du potentiel à être partagées en masse sur les réseaux sociaux », éclaircit Driss Slaoui, fondateur de Welovebuzz et étudiant à l’université Al Akhawayn. Son site, il le gère en collaboration avec plusieurs amis et profils rencontrés sur le web qui le font vivre en parallèle de leurs études.

Depuis le nouveau mall de Rabat jusqu’à la dernière intervention d’El Khalfi sur Europe 1 en passant par les plus beaux tweets sur « Moul l9anboul », la rédaction de Welovebuzz, composée de 24 personnes dans sa version francophone et de 6 personnes dans sa version arabophone, filtre l’information pour sélectionner les pépites qui feront fureur sur le web. « Pour toucher encore plus notre public, nous avons lancé une version arabophone. C’est le seul moyen pour parler au Marocain, le vrai Marocain », explique Driss Slaoui, admettant que malgré le succès de la version dans la langue de Molière, le public francophone reste une niche.

La version arabophone ne se contente pas de traduire la version en français mais va jusqu’à réfléchir des sujets adaptés à cette dernière, à l’image de cet article qui propose « la traduction et explication de plusieurs mots en darija que tout le monde ne comprend pas ». Si le site est entièrement rédigé en arabe, la page Facebook, privilégie la darija. « Sur les réseaux sociaux, c’est plus léger et plus amusant. C’est une manière d’attirer mieux notre lectorat, d’où l’usage de la darija », analyse le jeune étudiant.

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Un business model innovant

Si le site ne gagnait pas (ou peu) d’argent au départ, aujourd’hui, sa stratégie semble être bien rodée. Oust les bannières publicitaires classiques, Welovebuzz se veut plus innovant. Driss Slaoui parle de « viral brand content » qui consiste à « créer du contenu viral pour les marques ». En décembre 2014, le site a testé ce procédé pour la première fois avec la MDJS (Marocaine des jeux et des sports), et le succès des articles dépassait toutes les espérances. « Nous avons généré plus de 6 500 partages pour seulement 10 articles alors que l’on tablait sur 2 000 partages en tout », nous confie Driss Slaoui, fier.

Depuis le succès de cette opération, le portail de jeunes a approché plusieurs annonceurs qui ont tous répondu présents « soit pour mettre en marche une campagne ou au moins pour un test », précise Driss. Depuis le début de l’année, le site a déjà séduit huit grands annonceurs, parmis lesquels Inwi, Méditel et Procter & Gamble. Un succès qui a appuyé leur idée première, celle de classer les bannières publicitaires définitivement.

La trentaine de collaborateurs de Welovebuzz peuvent aujourd’hui prétendre à une rémunération. « Ils sont aujourd’hui rémunérés selon un tarif de base pour chaque article », explique Driss Slaoui. « Il y a aussi un bonus basé sur la performance des articles, calculé à partir du nombre de vues ainsi que du nombre de partages sur les réseaux sociaux qui sont pris en compte afin de juger la pertinence de l’article. »

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