Une manifestation étudiante dispersée par la force à Rabat

Une manifestation d'étudiants, qui entendaient protester contre un projet de durcissement de la loi pénale visant à combattre les violences à l'université, a été dispersée par la force à Rabat.

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Les étudiants ont été dispersés par la force.
Les étudiants ont été dispersés par la force. Crédit: AFP

Répondant à l’appel de l’Union nationale des étudiants du Maroc (Unem) et de la mouvance islamiste Al Adl wal Ihsane (« Justice et Bienfaisance »), 100 à 150 étudiants ont voulu tenir un sit-in mercredi 26 novembre devant le Parlement, mais la police est rapidement intervenue pour les en empêcher.

Ces manifestants ont alors été pourchassés dans les rues environnantes et une dizaine ont été interpellés, a constaté le journaliste. Sollicitées par l’AFP, les autorités n’ont pas fait de commentaire. Généralement, elles expliquent l’intervention des forces de l’ordre par la tenue de « manifestations non autorisées« .

D’après les organisateurs, ce rassemblement avait pour but de protester contre une proposition de loi de la majorité parlementaire visant à durcir la législation dans le cadre de la lutte contre la violence à l’université. Elle prévoit notamment des peines de un an à cinq ans de prison ainsi que des amendes de 2 000 à 50 000 dirhams (180 à 450 euros) pour « violences » mais aussi « participation à des manifestations au sein des universités et cités universitaires« .

Au printemps dernier, la mort d’un jeune islamiste, Abderrahim Hasnaoui, lors d’affrontements au sabre et au couteau avec des étudiants gauchistes à Fès (centre), avait suscité l’émoi. Interrogé au Parlement dans les jours ayant suivi cette affaire, le ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad avait évoqué l’existence de plus d’une trentaine d’incidents et plus de 120 interpellations sur les campus marocains au cours de l’année universitaire 2013-14.

Les autorités désormais autorisées à intervenir sur les campus de leur propre initiative

Pour répondre à cette vague de violences, il avait indiqué que les autorités locales seraient désormais autorisées à prendre l’initiative d’intervenir –en accord avec les responsables universitaires– sur les campus « en cas de menace à la sécurité ou à l’ordre public ».

Jusque-là, les forces de l’ordre devaient attendre d’être sollicitées par les responsables des universités.

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