Les notes hétéroclites de N3rdistan

N3rdistan sera en concert au Visa for Music, le premier salon consacré à la musique en Afrique et au Moyen-Orient, à Rabat. Portrait d'un groupe touche-à-tout amoureux de la scène.

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N3rdistan mettent en musique chantent les poèmes d'Al-Rundi, Ahmed Matar ou encore Mahmoud Darwich. Crédit : Cécile Cellerier

Après plusieurs années dans le rap, Walid Benselim a lancé N3rdistan, un nouveau projet électro urbain enraciné dans des inspirations orientales. S’il reste méconnu du public marocain, Walid Benselim, fondateur du groupe n’en est pas à ses débuts. « J’ai fait de la musique au conservatoire de Casablanca, puis j’ai fondé Thug Gang, un groupe de rap qui a remporté un prix lors de l’édition 2001 de L’boulevard », raconte Walid. Depuis deux ans, le chanteur et rappeur s’est dirigé vers un univers complètement différent en fondant N3rdistan, un projet qui mêle les références, entre électro urbaine et poésie classique, tout en gardant un pied dans le rap. « J’ai toujours composé de l’électro », nous confie-t-il.

Composé de quatre membres sur scène, le groupe mise sur le multiplicité des styles pour épater un public très hétéroclite. « Nous ne visons pas un public en particulier, mais surtout des gens curieux et ouverts à une création que nous voulons hybride », souligne l’artiste. Ce cocktail de styles, le groupe le doit en partie à ses sources d’inspiration. « Plein d’artistes nous inspirent. Cela peut aller de Aziza Mustapha à System of a Down, en passant par IAM et Amon Tobin », explique Walid Benselim.

Quand Al-Rundi côtoie l’électro

Le groupe s’intéresse même à la poésie arabe classique. Dernièrement, ils ont mis en musique Thrène de l’Andalousie, le célèbre poème d’Abu al-Baqa al-Rundi, écrit au XIIIe siècle. « Nous aimons travailler des textes qui nous tiennent à cœur, et dont les thèmes restent d’actualité aujourd’hui », nous confie le fondateur de N3rdistan. Le groupe travaille aussi sur les écrits des poètes classiques, comme Mahmoud Darwich, Nizar Kabbani ou Ahmed Matar. Leur point commun ? Une fibre engagée dans laquelle se reconnait le groupe. « Nous ne contestons pas un Etat ou un gouvernement en particulier, nous nous engageons plutôt pour des valeurs. Celles de la démocratie et de la liberté », glisse le chanteur.

S’ils intéressent les amateurs de musique indépendante, le Maroc n’est clairement pas le pays où N3rdistan sont le plus populaires. « Le Maroc arrive en cinquième position sur notre profil Soundcloud, après des pays comme la France et l’Allemagne », nous avoue Walid Benselim. « C’est tout l’intérêt d’avoir des salons de la musique au Maroc ». Concernant leurs projets, Walid Benselim annonce : « Nous sortirons un premier EP  en février 2015 chez le label Jarring Effect, et un album devrait être disponible dans les huit mois qui suivent ».

En concert le 13 novembre au Théâtre Mohammed V à Rabat, avec Driss El Maloumi et Mashrou’ Leila.

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