Isaac Zida, nouvel homme fort du Burkina, a été formé... au Maroc

Ancien numéro 2 de la garde personnelle du président déchu, Isaac Zida a été choisi par l'armée pour conduire la transition au Burkina Faso.

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Isaac Zida a suivi une formation militaire au Maroc. Crédit : AFP.

Le lieutenant-colonel Isaac Zida a été désigné samedi 1er novembre par l’armée pour conduire le pays pendant la transition, suite à la chute de Blaise Compaoré. Lundi, il s’est engagé à l’assurer « dans un cadre constitutionnel ». S’exprimant lors d’une rencontre avec le corps diplomatique à Ouagadougou, il a affirmé que le pouvoir exécutif sera conduit par « un organe de transition dans un cadre constitutionnel ». Cet organe, poursuit-il, sera dirigé par une personnalité consensuelle désignée par tous les acteurs de la vie nationale.

Cette annonce fait suite à la pression internationale et à un week-end agité, au cours duquel des milliers de Burkinabè ont manifesté, réclamant une transition politique rapide dirigée par une personnalité civile plutôt qu’un militaire.

Ce militaire de carrière de 49 ans était le commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle, une unité d’élite de l’armée qui assurait la sécurité l’ex-président.

Solide gaillard à la fine moustache, Zida a, selon l’un de ses frères d’arme cité par l’AFP, été formé au Centre d’entraînement commando de Pô (sud du Burkina), un lieu stratégique pour le pouvoir. Il a également obtenu un master de management international à l’université de Lyon, en France et a ensuite intégré la garde présidentielle de son pays en 1996.

Un cours de perfectionnement militaire au Maroc

Entre 2008 et 2009, il participe en tant que casque bleu à la mission onusienne en République démocratique du Congo. En 2012, il suit une formation antiterroriste en Floride. Enfin, Isaac Zida a suivi un cours de perfectionnement militaire au Maroc.

« C’est un bon vivant qui n’hésite pas à troquer son treillis contre le costume pour parcourir les discothèques de Ouaga », lance un de ses proches à l’AFP.

Une partie de la société civile conteste l’arrivée au pouvoir d’Isaac Zida, issu de l’armée et proche du général Gilbert Diendéré, le chef d’état-major particulier de l’ex-chef de l’État, dont on est sans nouvelle. « Il fait partie des mêmes réseaux que Diendéré. Certains se méfient de lui », observe une source sécuritaire, selon laquelle les deux hommes sont originaires de la même région.

L’AFP rapporte aussi que sur les panneaux brandis dimanche par les manifestants, on pouvait lire « Non à la confiscation de notre victoire, vive le peuple! », « Zida dégage », « Zida c’est Judas », alors qu’un autre manifestant brandissait cette pancarte: « Pas d’opportunisme, nous aimons le colonel mais nous préférons un civil ».

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