Les banques participatives: vrai potentiel?

La BMCE et la BCP se préparent à lancer leur banque islamique mais pour le moment, le seul établissement marocain proposant des produits de finance participative, Dar Assaffa, séduit assez peu de clients.

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Bank Al-Maghrib
Bank Al-Maghrib. Crédit: Yassine Toumi/Telquel

Il y a quelques mois, la BMCE et la BCP ont fait part de leur volonté de créer leur filiale de finance participative. Le 21 octobre, Brahim Benjelloun-Touimi a donné un peu plus de détails en confiant à l’agence Reuters que la BMCE allait pour se faire créer une joint venture avec un établissement du Moyen-Orient.

Il faut dire que le secteur attire. D’après les récentes estimations du cabinet Standart and Poor’s, il devrait attirer entre 10 et 20 % du système bancaire marocain d’ici trois à cinq ans. Aussi, d’après les sondages, les Marocains sont très intéressés.

De son côté, la seule banque islamique du pays, Dar Assafaa lancée en 2010 par Attijariwafa, se dit satisfaite de son activité. Son nombre de clients « répond parfaitement à nos objectifs » nous assure Kamal Seddiki, responsable commercial à l’agence qui sert de siège. Pourtant, Dar Assafaa compte pour le moment environ 10 000 clients. « La finance islamique n’est pas encore connue par les Marocains », constate-t-il. La banque compte dix agences mais prévoit d’en ouvrir quatorze supplémentaires début 2015.

Le président du CESE estime que le secteur pourra lutter contre l’exclusion bancaire. Mais d’après la direction de Dar Assafaa, la banque attire pour le moment tous les profils de clients : fonctionnaires, salariés du privé, patrons. La banque propose des contrats appelés mourabaha pour l’achat d’une maison ou d’une voiture. Le principe : au lieu d’un contrat de prêt avec intérêt, la banque achète puis revend le bien à son client avec une marge décidée par avance. Dar Assafaa attend avec impatience la loi qui doit régir le secteur, adoptée à la chambre des conseillers le 22 octobre, pour « élargir sa gamme de produits » et ainsi se préparer à la nouvelle concurrence.

Lire aussi :  » Tout ce que vous devez savoir sur les banques islamiques « 

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  • Je pensais que le secteur allait lutter pour l’inclusion ou contre l’exclusion bancaire. L’article m’apprend que non: Le secteur pourra lutter contre l’inclusion bancaire. Et c’est le CESE qui le dit!

    Sur le fond, je pense que les étrangers (S & P) ne réalisent pas la gravité de la schizophrénie chez les marocains:
    Ils sont pour le don de sang, mais rares sont les donneurs,
    Des alcooliques qui sont contre la vente de l’alcool,
    70% qui sont pour l’instauration de la Charia, mais 99% rêvent de vivre dans les pays des « mécréants »..

    Et pour terminer, 80% qui déclarent être favorables aux banques « islamiques », mais rares qui s’empressent de franchir le pas…
    Amicalement.

  • Du moment qu’elles nous permettent de drainer une part du gateau arabique et qu’elles respectent la loi bancaire marocaine, alors oui.
    Les financiers de la City l’ont compris: Ce sont eux qui ont véritablement développé « la finance islamique ». Pour eux, il s’ agit d’un montage financier comme d’autres!

    La banque a été inventée par les mécréants italiens, les islamistes lui ont mis un foulard pour qu’elle devienne Halal.

    Une majorité de musulmans sont acquis à leurs thèses: Qu’ils aient leur banque!
    Attention quand – même aux liens obscurs entre ces banques et « une certaine race » idéologique.