Photojournalisme: le public légitime les images des décapitations

Le prix Bayeux-Calvados récompense les reporters de guerre. Cette année, le prix du public est allé au travail controversé d'Emin Ozmen sur les décapitations en Syrie.

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Emin Ozmen a reçu le prix du public au Prix Bayeux-Calvados. Crédit : eminozmen.com

En septembre 2013, les photos d’Emin Ozmen avaient suscité la polémique. Certains médias avaient critiqué leur publication. Derrière son objectif : la décapitation au sabre de quatre soldats de l’armée régulière syrienne par les jihadistes de l’État islamique. Contre toute attente, le public vient de le récompenser à l’occasion du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, organisé en France.

A l’époque de la diffusion des photos, aucune des vidéos d’égorgement par Daech n’avait encore été publiée. Le journal turc d’Emin Ozmen avait refusé de les publier, le français Paris Match et le britannique Times avaient accepté, recevant de nombreuses critiques. « Être récompensé par le public après avoir été sélectionné par un jury de professionnels, ça me fait très plaisir », a déclaré le photographe. Et de poursuivre : « J’ai même pas regardé, j‘ai eu mal à l’estomac toute la journée ».

La Syrie est aussi l’objet des travaux primés dans les catégories presse écrite et télévision. En radio, c’est un reportage sur la Centrafrique qui a été récompensé. Le trophée photo a été remis à une série de photos sur Bahreïn.

Les cérémonies ont été marquées par l’hommage rendu aux journalistes récemment tués. Les parents du journaliste américain James Foley, assassiné par l’État islamique, et la famille de Camille Lepage, journaliste de 26 ans tuée en mai en Centrafrique, sont venus jeudi se recueillir au Mémorial des reporters de Bayeux.

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  • C’est vrai
    que l’impact de ces vidéos sur le publique dépend de sous quel angle on visionne ces vidéos et
    en regarde ces photos. Certains groupes y verront déception, anarchie, archaïsme,
    cruauté, absurdité etc. D’autres, gloire,
    force, puissance, détermination et même justice de l’IS. Ce qui fait peur c’est
    naturellement les gens du deuxième groupe. Je trouve que le prix
    Bayeux-calvados n’a pas de raison d’être et même absurde.

    Vu que l’oseille
    est un facteur déterminant dans tous les buisines, ceci donnera lieux, au risque de leurs vies, à des
    chasseurs forcenés avides de photos cruelles et vidéos sanguinaires qu’IS ne
    manquera pas à les satisfaire même avec des innocents comme Matière première. Ces journalistes devraient peut-être garder
    dans leurs têtes que leur sort est proche de celui de James Foley s’ils tombent
    dans la disgrâce de l’IS.

    On devrait prendre exemple sur l’administration
    Bush lors de la confrontation avec al Qaida en Afghanistan . Elle avait prohibé
    à tous les journalistes de publier les vidéos d’al Qaida, car selon elle ils
    portent toujours des signes et des codes qui seraient déchiffrés par la partie
    adverse et toute la presse avait répondu a cet appel par un Amen unanime. Dans le
    cas présent, et pour quelque dollars de plus on fait de la propagande gratuite
    pour IS !