Et vous, que pensez-vous du film sur le musée Mohammed VI?

A l'occasion de son ouverture, une vidéo fait la promotion du musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. Avec la voix du roi, la publicité, très classique, prend des airs de propagande.

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La vidéo met en scène une fillette dans les allées du musée.

Une petite fille se promène dans les allées du musée, regarde les tableaux et effleure les sculptures. Voilà le pitch de la vidéo promotionnelle du nouveau musée d’art moderne et contemporain Mohammed VI de Rabat. En son, la voix du roi qui rappelle l’importance qu’il donne à la culture, puis une voix off, qui continue de promouvoir la politique royale en la matière : « Sa majesté le roi Mohammed VI a constamment soutenu l’art et les artistes ». Des commentaires qui donnent des airs de propagande à cette vidéo institutionnelle.

Interrogé par Telquel.ma, le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari se justifie : « Ce n’est pas un film de cinéma mais un film publicitaire. Ce n’est pas un film pour moi mais pour le musée. J’aurais pu faire un truc moderne, j’aurais aimé, mais ce n’était pas le but ».

Le réalisateur a opté pour des travellings et des contre-plongées, aussi bien pour filmer le bâtiment, dont l’architecture est mise en valeur, que les œuvres ou la fillette. Habillée de rouge, elle constitue d’ailleurs le fil rouge de la vidéo, entre dans le musée alors qu’il fait jour et n’en ressort qu’à la nuit tombante, pour mieux illustrer la quantité des œuvres exposées. « Elle y rentre curieuse et quand elle ressort elle respire, inspirée », nous décrit Nour-Eddine Lakhmari.

« L’identité plurielle » du Maroc

Certains ont aussi critiqué le fait que la petite fille est française, comme le fait penser son visage mais surtout son nom de famille présent au générique. Pour Nour-Eddine Lakhmari, cette critique n’est pas recevable : « Nous avons fait un casting, je l’ai choisie parce que je l’ai trouvée très belle, avec un regard profond. C’est une fille mixte, cette mixité fait partie du Maroc. Ce sont ces gens qui vont sauver l’humanité, ils sont plus tolérants et plus compréhensifs ». La voix off évoque d’ailleurs à plusieurs reprises « l’identité plurielle » du Maroc.

L’idée est de montrer « qu’il n’y a que la culture qui peut nous sauver, que c’est avec la culture que l’on peut créer un pays tolérant, curieux et productif », nous explique le réalisateur, selon lequel « si aujourd’hui, il y a de l’extrémisme, c’est qu’il y a un manque de culture et d’art ».

Cette vidéo, produite par ZkProd et commandée par la Fondation nationale des musées, a dû coûter entre 400 000 et un million de dirhams, d’après les estimations d’un professionnel du secteur. La Fondation nationale des musées nous a confié que le réalisateur avait travaillé gracieusement.

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  • On pense qu’elle doit faire gaffe à Ray Cole le fameux pédéraste et prédateur sexuel ou encore au fameux ministre pédophile Français selon les dires de Luc Ferry, ancien ministre Français de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.

  • Nour-Eddine Lakhmari
    dit n’importe quoi mais absolument n’importe quoi quand il dit que son
    choix de la jeune fille française était motivé par la beauté et le regard
    profond de la fille. Il aurait beaucoup mieux fait de choisir une fillette du pays typiquement
    marocaine, dans laquelle on se reconnait. On a de très jolies petites filles
    mais il ne semble pas vouloir le savoir. N’importe quoi !

    hna dima li kanet khassna anssara !!!!

      1. Tu ne dois pas te sentir attaqué par ma réflexion, c’est nullement contre toi
        personnellement. Mais la réponse de Lakhmari au journaliste en ce qui concerne son
        motif de ton choix est un peu saugrenue. Comme marocain, j’aurais aimé une
        fille comme je l’ai déjà écris, typique (100 %) marocaine et peut-être même
        habillée baldi, je pense que ça aurait fait un beau casting.

        Je ne crois
        pas que je suis raciste, mais si tu y insiste, je te répondrai que le racisme
        je l’ai appris en France.

        Encore un
        petit Conseil, si tu permets, ménage tes lecteurs tu en auras besoin dans le
        chemin que tu essayes de suivre. Salut

  • Tout dans ce musée inspire le grotesque, l’architecture, le film et Qotbi. Pour un musée d’art moderne, l’architecture rappelle plutôt l’aspect d’une Kissaria construite par un architecte qui a mauvais goût, qui croit que la création c’est un rappel incessant à des motifs anciens. Qotbi qui s’habille comme un clown et qui ne sait pas aligner une seule phrase correct. Un pantin opportuniste sans culture. Quant au film, le réalisateur a terni son image en se mouillant dans un art qu’il ne maîtrise pas. Il y a des spécialistes des films institutionnels, Lakhmari n’en fait pas partie. Cela prouve que le choix a été fait sans consultation préalable. Tout ça est d’un grotesque qui ne fait pas rire. Dommage pour la capitale, dommage pour la création artistique, dommage pour le Maroc.

          1. tu me parles d education éspece d abruti de base! tu es le genre de mal elevé et de bon a rien dans cette societé . une sorte de cadavre vivant . allez casse toi minable

          2. hahahaha j’aime te voir énervé et hors de toi !
            Continue comme ça en te prendra une vidéo en train de faire une crise cardiaque 😀 hahahahahaha tarlouuzzeee

  • Évidemment c’est une fille qui a des cheuveux jaunes et des yeux de je ne sais quelle couleur ! Pourquoi ne pas prendre une petite fille MAROCAINE ET BORDEL DE MERDE ACH JABNA LCHI FAN O HNA BA9I 3NDNA BNADM KAY MOT BL JO3 O LBARD TFO .

  • Le Journaliste Marocain Telquel qui a écrit dans cet article la phrase suivante… » la petite fille est française, comme le fait penser son visage « …..ne doit rien connaître au Maroc.
    C’est vrai que cette fillette est charmante…..peut être même qu’elle vit au Maroc avec ses parents français amoureux du Maroc.
    Tout le monde sait que Lakhmari aime le Maroc mais je pense que là……. il a fait une très grosse erreur de casting……En effet, ce n’est pas les jolies fillettes marocco-marocaines qui manquent.
    Choisir une fillette franco-française habillée à l’Occidentale pour symboliser l’art moderne et l’avenir du Maroc ( à travers ses enfants) me paraissent graves….cela montre que trop de marocains sont restés des colonisés mentaux……Ce n’est pas en France ou dans un autre pays européen qu’on aurait vu un choix identique.
    Ce film est une honte pour le Maroc et une insulte aux Marocains….il fait le refaire et jeter celui ci à la poubelle….Ceux qui l’ont réalisés doivent présenter des excuses aux Marocains….car c’est un film de harkis…de nostalgiques du Protectorat Français.

    1. faut pas exagérer non plus! jusqu’à le traiter de harki!..

      en tout cas c’est une grossière erreur de choisir une française pour représenter la diversité marocaine, les belles filles ne manquent pas au maroc, et je ne vois pas quel marocain se reconnaitra dans un visage français!? imaginez une pub en france se servant d’une figure marocaine,

      ou bien, ou bien…le film ne s’adresse pas aux marocains, mais est plutôt adressé aux étrangers,(aux touristes)..

      donc, marocains, circulez! ceci n’est pas vraiment fait pour vous, mais surtout pour nous amener des touristes, de la devise,..

      au final, la culture au maroc on s’en fout, si on fait ce musée, c’est surtout par ce qu’elle rapporte des sous….

  • Il fallait chercher le « vert » … pour marquer la présence de la civilisation arabo-musulmane
    dans l’événement … et encore le vert s’associe au monde végétal … qui coïncide avec la
    politique du Maroc vert … sans oublier que le vert représente ce qui bouge , ce qui change , ce qui varie … pour marquer la réactivité du musée avec tout environnement et tout événement … en tout temps … avec une fillette au mieux aux teints berbères … qui attribue à l’homme du territoire l’ ouvrage …
    Quand au rouge ; couleur de paradoxe, anime des
    sentiments passionnels en complète réfutation et le pire … il symbolise la mort…

    Mais le malheur … le réalisateur a confondu … le musée à un théâtre
    … en optant pour le rouge car le vert est banni des théâtres ; qui rappelle la mort de Molière … Et pourquoi associer une couleur du saint valentin … ou d’un moulin … à une fillette … qui soupire … dans la nuit …

    Le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari se justifie : « Ce n’est pas un film de cinéma mais un
    film publicitaire. » … Eh oui ! La publicité cherche à convaincre par tout moyen … elle ne connaît pas … de morale … pour lui … l’art se vend … il ne se transmet pas …
    ..

      1. Et que faisais … Cosette … dehors … seule … habiller en rouge … à une heure tardive … la nuit … j’aimerai bien rencontrai ses … Thénardiers… qui ont reçu … le chèque … car la loi veut que ce sont les tuteurs qui engagent leur responsabilité dans un tel marché … et encadre leur sujet … à fin de faire la différence entre le personnage et la personne … et d’éviter de lui mentir … sur son statut de figurant …
        Car Mer le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari nous a avoué : « Ce n’est pas un film de cinéma mais un film publicitaire. Ce n’est pas un film pour moi mais pour le musée. » …

        Et au lieu de donner l’importance au produit à vendre … il met en valeur un personnage …

        J’espère que j’ai fait acte de retenue vu ton âge … mais la 1ere leçon … c’est que le personnage … ne t’appartient plus … il appartient au consommateur … et son effet sur le public est votre indice de réussite … Med 6 est le roi de tous les marocains … mais on a besoin de ceux qui savent traduire ses hautes directives …
        Quand le roi parle … je le comprends … et quand les autres traduisent … je ne comprends plus rien …
        Et comme je suis aimable et complaisant … je te souhaite une bonne carrière … mais choisis où tu mets les pieds …

        1. si aziz, non mais tu crois que le roi a autant que toi la surprise de découvrir et de subir le choix du publicitaire???

          il n y a que toi et le roi qui comprenez ce qui se passe, et tout ce monde qui a entre vous fait que du n’importe quoi!!

          tu ne crois pas que le roi a validé de A à Z tout ce qui concerne ce musée, lui et ceux qu’il a désigné lui même pour le représenter, tu ne crois pas qu’il a eu le privilège de la première séance, et que ça lui est allé très bien, et que si quelqu’un critique ce choix, il n’est qu’un nihiliste qui ne produit pas une critique constructive!!!

          le choix du musée, de ce qu’il représente et de ce qui est dedans, est du fait du roi et de ses représentants, le choix de prendre Nour-Eddine Lakhmari pour faire ce film,est du fait du roi et de ses représentants, donc le résultat, est proposé au roi et à ceux qui le représentent avant nous tous, et tout ce beau monde a validé ce projet avant que personne n’en ai entendu parler, donc si ça devait contredire les « hautes directives » ça n’aurait tout simplement pas vu le jour,

          qui te dis qu’on a pas soufflé au cinéaste de choisir « cosette » plutôt qu’une chalha, rifia, sahraouia ou que sais-je?
          on n’en saura de tout façon rien, puisque la transparence ne fais pas parti de notre culture, mais ce qui est sur c’est que tout a été validé avant que ça n’arrive sur nos écrans;

          en d’autres mots:
          cette pub. est le message même du roi!

          1. Je suis tout à fait en accord avec vous … mais que faire dans un pays ou le citoyen , les ONG et les partis…investissent dans …. « AL FASSAD » … le Roi se veut démocrate … par l’obligation politique actuelle …la preuve c’est qu’il essaye de s’éclipser … du programme des gouvernements … à fin de rester neutre et d’être le dernier arbitre « Dostourique » …entre le non respect du Dostour ; les lois en vigueur et l’agissement physique ou moral du citoyen …

            Et pour se faire justice … on doit suivre la procédure … (porter
            plainte … passer devant une instance … et même plusieurs) … et si on n’est pas satisfait … faire appel devant le tribunal constitutionnel

            Le malheur au Maroc c’est que les « MOFSSIDINES » ont le pouvoir de manipuler le citoyen et les ONG … devant des fonctionnaires que dieu seul sait comment ils ont obtenu ces postes pour la plupart … Et la preuve …le générique de ce « film » …ne porte pas le cachet … du CCM … où d’une instance qui livre le permis de diffuser…

            Pour l’anecdote … même le ministre de l’éducation dans sa lettre destinée aux enseignants … a omis … «سلام تام بوجود مولانا الإمام » …

            Enfin a-t- on parlé un jour d’une ONG qui s’est intéressée au cas de ces bébés ou de ces enfants de pub … les ONG … c’est pour faire pression … quand on veut sa part du gâteau …

            Le palais a offert la démocratie au Marocain qui s’est éloigné de la culture … du « DROIT » et « DEVOIR »
            … et oui on s’est approprié … le cadeau …et on a oublié d’honorer le geste …
            ..

  • Personnelement je pense que le choix du realisateur est bien justifié, le theme de l’architecture est tres present dans ces derniers films, donc il été naturel de faire appel à lui pour valoriser cet édifice architectural. Même si le realisateur a pris une certaine distance vis a vis du sujet traité, sa patte est présente dans le film via les plans en contre plongé, les mouvements camera, les valeurs des plans etc. On reconnait d’ailleurs son style d’image dans le dernier plan de la video de nuit qui rappel Casablanca dans ses réalisations cinématographiques.
    Le casting, bien que très risqué, reste fidel a la vision du realisateur, qui est directement concené par cette culture mixte, vu son parcours et sa situation familiale (sans rentrer dans les details). Donc en plus de son style technique il a ajouté sa vision personnelle de la société marocaine telle qu’il souhaite la voir un jour : mixité et tolérance. Pour moi tous ces elements sont des points positifs dans cette video.

    Par contre je pense que le format de la video est trop long, les 5 minutes contiennent beaucoup de redondance, au niveau de la voix off et des images, qui parfois, donnent l’impression de tout montrer, et donc elles gachent au spectateur le plaisir de découvrir par lui même cet espace.
    Les passages du discours du roi rajoute une légitimité à la video et l’installe dans son contexte (historique, politique etc.) par contre la voix de la femme me donne l’impression de chercher _parfois désespérément_ à remplir le vide … comme j’ai dis le texte est trop long/redondant.

    L’idée du passage du jour à la nuit est intéressante mais pas assez creusée à mon avis. Car au delà de la symbolique, un enfant tout seul toute la journée et qui rentre chez lui tout seul à pied et tard le soir … Je ne pense pas que ce sois dans les norme du « Broadcast safe ». En plus c’est une image qui va détourner l’attention du spectateur du sujet principale (qui est le musée) plus qu’autre chose, comme le prouvent les commentaires sur cet article.

    Je pense que cette video est la première pour Lakhmari dans le domaine de la publicité, je salue ses efforts et j’apprécies de le voir dans un autre style de réalisation en dehors du cadre cinématographique. Ceci est un début, et comme tout début il n’est pas épargné d’erreurs. J’ai envie de le voir dans d’autre publicités car ce domaine a bien besoin de gens talentueux comme lui qui ont une vision de ce qu’ils veulent faire, ça nous changera des pubs de Tide et Addoha. À bon entendeur.

    Youness vb

  • On ne peux que se rejouir du développement d’espace destinee à la culture dans toutes ses formes.
    Toutfois, je regrette aussi que le « personnage » de la petite fille en rouge ne permette pas vraiment de s’ identifier. En général une pub choisi un personnage qui ressemble à son public cible. Donc s il n’y avait pas la voi off …cela pourrait être une annonce belge…
    Ceci dit, la question de fond reste pour moi la politique tarifaire du musée. Est-ce gratuit certains jours, y’a t il des accueils de classes, des tarifs reduits…?

    1. la mise en scène puise dans l’amateurisme, le regard de la fillette et en premier plan semble intrigué plutôt qu’émerveillé , si comme elle voulait nous dire ah! vous aussi vous avez un musée. le texte arabe en off est plein de fautes de grammaire.
      la fillette n ‘avait pas à toucher les objets d’art exposés.
      quant à l’édifice il ressemble à une quelconque municipalité . vaut mieux l’appeler musée de Rabat plutôt que musée nationale.

  • Bonjour qui ete vous pour me critiqué? C est moi ines roulleau qui a fais la video. Je suis franco marocaine d une mére marocaine .j ai vécu toute ma vie au Maroc. Et je suis fière de l être . Et ce que je peux vous dire c est que vous êtes jaloux de notre réalisateur marocain Nour-dine-lekhmari que j aime beaucoup et que je le respecte . Et j aimerait bien vous dire pourquoi vous avez pas critiqué le telefilm que j ai fais avec sanaa akroud (3ars dib) qui est passé le moi de ramadan 2013 et j ai bien parle arabe vive le roi mohamed 6.

  • Je ne pense pas que pour la promo du musee d art moderne de paris on aurait vu une petite fille arabe ou japonaise pour marquer la richesse ethnique… je ne veux meme pas me poser la question si cette video est filmee ou bricolee avec un samsung ou i phone sans eclairage … un musee triste tenebreux a moitie vide sachant tout l art dont on dispose au maroc. Venant de lakhmari ca ne m etonne pas. Le musee parait vide gris triste et invisitable. On l attendait pourtant depuis bien des annees. Pour le budget pourwuoi ce n etait pas la tele nationale qui aurait realise la promo gratuitement????

  • Voilà ce que j’en pense:

    La question essentielle à se poser par rapport au film de Nour-Eddine Lakhmari sur MMVI est la suivante :
    Quelle est la nature de l’objet qu’on nous présente ?

    Est ce un film institutionnel ? Un film promotionnel ? Ou un film de propagande ?
    S’il s’agit de le première option, auquel cas il aurait répondu à la nécessité d’en expliquer le pourquoi et le concept du musée. S’il s’agit d’un film de promo, donc foncièrement publicitaire, son objet aurait été d’en vanter les atouts pour attirer les visiteurs. Enfin s’il s’agit d’une œuvre de propagande, son objectif serait donc de vendre une illusion à caractère éminemment politique.

    Au vu du résultat, la commande faite au réalisateur était de noircir toutes ces cases. Or, la mission se révèle délicate voire impossible. Le message est donc brouillé.

    Qu’a-t-on essayé de faire ? Et pourquoi cela ne marche-t-il pas ?

    D’abord, sur les règles fondamentales de la communication : tenter de multiplier les messages à des cibles éparses conduit inévitablement à produire un message diffus voire contradictoire. La règle de base étant un seul message clair pour une cible bien déterminée.
    Aussi, en recherchant la formule de la quadrature du cercle, Lakhmari a produit un film bâtard et fatalement polémique.

    Revenons sur le scénario proposé : une petite fille BCBG de type européen, portant cardigan et petits souliers vernis pénètre dans un sanctuaire de l’art à l’appel solennel du roi. Elle déambule dans le musée désert sur fond de voix off d’une ancienne gloire du théâtre populaire. La voix off défend l’idée d’une culture riche et plurielle. Elle insiste sur le patrimoine marocain ancestral et sa transmission aux générations futures. Elle rappelle le rôle du roi dans la promotion des arts et la culture et met l’accent sur notre mémoire collective. La petite sort du tourniquet et respire profondément, les yeux fermés, alors que la voix off de Naima Elmcherqui déclame que l’institution sert de porte voix à un message royal à travers le monde. Le film se termine par un extrait d’un discours du roi mettant en perspective la création artistique entre tradition et modernité.

    A qui s’adresse donc ce film ? La question mérite d’être posée.

    Difficile d’y répondre pour les raisons suivantes :

    – S’il n’était qu’« institutionnel », il se serait focalisé sur l’objectif principal et stratégique du musée, ses valeurs, ses caractéristiques et surtout sa marque « MMVI », or à aucun moment ni son logo ni celui de la fondation qui le porte ne sont apparents. Dans ce cas, nul besoin d’ambassadeur (roi, actrice ou personnage) mais plutôt ses propres acteurs (guides, hôtesses, conservateur, libraire…). Tous sont absents.

    – S’il n’était que « promotionnel », nous aurions eu des détails sur ce qu’il offre : ses services, ses œuvres, ses partenaires, ses offres promo, ses conditions d’accès, ses activités, etc. Avec ce film rien de tout cela. Il n’est donc pas conçu pour séduire les visiteurs. Si l’ambassadeur est dans ce cas préconisé, son choix aurait dû être fait pour que le visiteur potentiel s’identifie à lui. La petite fille européenne, Naima Elmcharqui ou le roi ne correspondent pas à ce rôle, ni individuellement ni collectivement.

    – S’il n’était qu’œuvre de propagande (et il l’est assurément), son message correspond aux canons du style. Le roi y est au centre de tout. C’est par sa grâce et sa vision que ce musée est sorti de terre. Ici, l’instrumentalisation de l’enfant « aryen » sous des couverts de pluralité et de fraternité mondiales est suspect. Comme tous les « petits pères des peuples », Mohammed VI est représenté de façon subliminale par Lakhmari comme celui qui offre la modernité à une génération d’enfants « parfaits » dans le sens eugénique du terme. MMVI, emblème fascisant comme gravé sur le fronton d’un édifice mussolinien, vient parfaire cette volonté de s’identifier coûte que coûte à l’imagerie occidentale. S’il avait son génie cinématographique, Lakhmari aurait pu être comparé à une Lina Riefenstahl.

    Le constat est le suivant :

    Le roi a voulu un écrin « moderne » et « authentique » pour l’art marocain du XXième siècle, celui qu’il affectionne, et qui a rendu fou son marché. Mais ce projet a été mal mené de bout en bout. On a rasé une villa de maitre Art déco (pourtant représentative de la créativité architecturale du Maroc du début du siècle dernier), célèbre pour son magnifique escalier de marbre blanc de Carrare. Sur ses décombres, Mohammed-V a confié à son architecte – Karim Chakour- (ré-urbaniste maladroit du centre ville de Rabat) l’édification d’un ersatz de palais andalou, un peu comme Hassan II qui avait confié à l’architecte vietnamien Eric Vo Toan la construction du mausolée Mohammed-V.

    Le roi a voulu doter son Maroc d’une Fondation nationale des musées qu’il a confiée à Mehdi Qotbi. Peintre, mais surtout lobbyiste du Makhzen auprès de la Mitterrandie suite à la sortie du brûlot de Gilles Perrault. Sa première réalisation est à l’image de son parcours de grenouilleur dans le marigot franco-marocain. Pas étonnant que Jack Lang était parmi les VIP de la grand-messe du MMVI. Au même moment, il organisait à l’Institut du monde Arabe (IMA) qu’il préside une grande fresque sur le Maroc contemporain. Et en bonus, une conférence y sera organisée ces jours-ci pour promouvoir les droits de l’homme sous le bon roi Mohammed-VI avec en guest-star Driss El Yazami du CNDH. Tout un programme…

    Et voilà que surgit Nour-Eddine Lakhmari avec son clip panégyrique. Lakhmari, le réalisateur de Casa Negra… Comme si (et on lui fait une fleur ici), Scorsese avait fait un film de propagande sur Bush. Imaginez le choc.

    F.Z.

    1. FZ lqad*** masaaaaaliya l9ébék mal9iti 3lach tketebi. Msétiya ntiya, khask dwa o l’*wa. Aji nthéla fik meziyan. Ba9i nti m3a lghlid ?

      Néanmoins, je suis d’accord avec toi sur un seul truc : Nour-Eddine Lakhmari fait de la merde.