Dysfonction érectile: une étude qui ébranle nos certitudes

Sur un total de 202 femmes interrogées, 45 % d'entre elles disent que leur partenaire présente un dysfonctionnement érectile.

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Crédit : Yassine Toumi

Une étude sur la dysfonction érectile a été menée en 2014 au centre de diagnostic Ibn Rochd sur un total de 202 patientes ayant accepté de répondre à des questions sur leur sexualité, mariées ou ayant une activité sexuelle régulière. A l’issue de cette étude, le résultat est considéré par les médecins comme consternant dans la mesure où 45 % de ces personnes interrogées ont un partenaire qui souffre d’une dysfonction érectile, dont 13 % qui présentent même une dysfonction érectile grave.

D‘après les experts qui ont mené cette étude, le dysfonctionnement dont souffrent ces patients est dû à plusieurs raisons : le diabète, l’hypertension, les maladies cardiaques ou encore le tabagisme et l’alcool. En termes de chiffres, 24 époux sont atteints de diabète, 18 sont hypertendus, 5 présentent des cardiopathies, 6 d’entre eux sont dépressifs. Quant aux habitudes toxiques, 28 % des femmes interrogées ont déclaré que leur partenaire est fumeur et 2 % des femmes interrogées ont déclaré que leur partenaire est alcoolique.

L’impact de cette dysfonction sur la femme

« La dysfonction érectile, qui est un problème individuel, influe sévèrement sur la vie conjugale ainsi que sur la vie professionnelle d’un couple », explique la sexologue Khadija Mchachi Alami. « Nous devons absolument casser ce tabou qui commence à avoir un impact sur la société », poursuit-elle. Selon l’étude, la partenaire subit des modifications de l’humeur liées à des sentiments de dévalorisation, de honte, de frustration et de culpabilisation. Cette angoisse mène directement à une absence de complicité et de tendresse au sein du couple.

Sur le plan émotionnel, ce phénomène peut provoquer chez la femme une baisse de l’estime de soi, une anxiété jusqu’à même arriver à un état avancé de dépression ou à un retard de la grossesse.

Éducation sexuelle à tout prix

Un autre problème qui cause l’augmentation de la prévalence de cette dysfonction est dû au manque de communication entre les partenaires qui, majoritairement, ne se connaissent pas sexuellement. « Nous avons constaté que l’homme ne connaît pas les désirs de la femme et vice versa, ce qui provoque une grande incidence sur leur vie conjugale pouvant conduire au divorce », analyse la gynécologue Nadia Meziane. De même, elle appelle à ce que l’éducation sexuelle soit enseignée dans les écoles afin que « l’homme ne considère plus la femme comme un objet sexuel ».

Pour mettre un frein à cette dysfonction, en augmentation, le corps médical ayant réalisé cette étude recommande aux Marocains de briser ce tabou en parlant de ce problème et de consulter les médecins. Il interpelle également le ministère de la Santé pour que les traitements cliniques de ce syndrome soient remboursés par la mutuelle.

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      1. Ca n’a rien avoir avec l’homme marocain ou la femme marocaine, en général et ce depuis le début de l’humanité, nous avons une fonction biologique qui est celle de procréer et améliorer notre race, l’homme doit éparpiller sa semence, pour cela il doit multiplier les partenaires, et la femme doit constamment chercher un meilleur candidat ( un meilleur code génétique et moyens économiques ) … Ca c’est la nature, après il y’a eu les religion qui on eu besoin de créer un modèle de famille pour assurer la continuité ( si t fil de musulman tu es musulman, si t fis de chrétien tu es chrétien etc. ), Conclusion : tout être humain devrait être polygame, de toute façon nous le sommes en cachette, et fois physiquement et d’autre platoniquement

  • C’est normal qu’un homme ne se sente plus attiré par sa femme après une période, c’est ce qui c’est toujours passé, et ce depuis le début de l’humanité, et les gens ne veulent pas se mettre à l’idée, et ce demandent pourquoi ils sont malheureux.

  • Je me permets de commenter cet article, je suis en fait Uro-andrologue participant à plusieurs études scientifiques sérieuses dans le domaine.
    Il faut faire très attention à ce genre d’études ( que je n’ai pas trouvé sur pubmed ce qui veut dire que c’est en fait une étude à faible ampleur et qui apporte un très faible niveau de preuves scientifiques…)
    Un sondage, surtout auprès des partenaires, n’a jamais été un moyen fiable pour évaluer cette pathologie… Il y a des critères précis ( cf International Society of Sexual Medicine) ainsi que des questionnaires bien validés (IIEF5, SHIM score…) pour évaluer de façon scientifique la dysfonction érectile! Et ce n’est évidemment pas l’éducation sexuelle (certes importante) qui permettra de traiter/prévenir cette pathologie… En tout cas il n’ya aucune étude scientifique sérieuse étayant les propos rapportés par telquel.

      1. Autre biais: les résultats concernent uniquement les patientes qui ont accepté de répondre. Les autres, apparemment comblées mais supersticieuses, ont peur du mauvais oeil de l’enquêtrice (certainement une infirmière ou « docteresse »).

  • l’enquête couvre les mariés et non mariés donc ce n’est pas toujours dû à la routine comme certains laissent entendre . je confirme ce résultat de l’enquête et ce n’est pas toujours lié à une maladie ., dans mes relations espacées d’une année je me heurte souvent à ce problème chez des partenaires qui ont 45 ans et plus à tel point que je commence vraiment à hésiter mille fois avant d’entamer une nouvelle relation . c’est vraiment frustrant pour la femme même si elle essaie de montrer autre chose pour ne pas blesser son partenaire .

  • La premiere reaction a cet article a tout dit.
    Je rajouterai que l erection chez l homme ne vient pas comme cela. Il faut tout un jeu et préambule érotique pour y parvenir. Un medecin a dit, de façon humoristique,  » si vous prenez du Viagra et regardez un match de rugby, vous n aurez rien ». C est la responsabilité des deux partenaires de parvenir à l acte d amour reussi.