Juan Carlos rattrapé par son passé

Le désormais ex-souverain d’Espagne, Juan Carlos, rattrapé par une vieille affaire de paternité, est en quête d’immunité.

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Le roi Juan Carlos rédigeant sa lettre d'abdication, le 2 juin 2014. Crédit: AFP

Trois semaines après avoir renoncé au trône de roi d’Espagne au profit de son fils Felipe, Juan Carlos est à la recherche d’immunité, rapporte le Figaro, lundi 23 juin. Et pour cause, l’ex-roi d’Espagne est rattrapé par une affaire familiale : un Catalan de 58 ans, nommé Albert Solà, affirmant en 2012 être le fils naturel du roi sortant et réclamant une reconnaissance de paternité compte rouvrir le dossier.   La demande de reconnaissance de Solà avait été rejetée à l’époque à cause du caractère inviolable que la Constitution espagnole confère au roi.  Mais Solà n’est pas le seul. Toujours selon le Figaro, une Belge, répondant au nom de Ingrid Sartiau, affirmait elle aussi  la même année être la fille de l’ancien souverain..

Le nouveau statut d’immunité de Juan Carlos ne le rendra pas intouchable cependant. Sans toutefois faire allusion à cette affaire, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a reconnu qu’il est « raisonnable que quelqu’un qui a été le roi de tous les Espagnols soit jugé, s’il commet une activité (illégale), ce qui ne va pas être le cas, par un tribunal spécial, comme le sont les sénateurs et les députés ». En effet avec cette nouvelle immunité,  toutes les affaires pénales, civiles, publiques ou privées, dans lesquelles est impliqué l’ex-souverain, seront traitées par le tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole.

Les magistrats de cette juridiction sont nommés par les membres du Conseil général du pouvoir judiciaire qui sont eux-mêmes nommés par les parlementaires espagnols, majoritairement royalistes.

Test d’ADN pour «une reconnaissance symbolique»

Albert Solà, le supposé fils naturel de Juan Carlos veut obliger ce dernier à se soumettre à un test ADN. Mais selon l’avocat d’Albert Solà, en demandant un test de paternité, son client n’a pas l’intention de prétendre au trône d’Espagne, ni de réclamer de l’argent. « Il cherche simplement une reconnaissance symbolique » a indiqué son avocat, Francesc Bueno.  En effet, si l’ex- roi accepte de se prêter au test de paternité et qu’il s’avère qu’il est le père biologique de Albert Solà, ce dernier, au nom de la loi espagnole, pourrait remettre en cause la succession de Felipe IV, l’actuel roi d’Espagne et qui est de 12 ans son cadet.

Frère et sœur à  « 91 % »

Albert Solà, 58 ans et Ingrid Sartiau, 48 ans, ont intenté en octobre 2012, une action en justice pour obtenir de Juan Carlos, la reconnaissance de leur existence. Mettant en avant un test d’ADN réalisé en Belgique et qui prouverait à « 91% » qu’ils sont frère et sœur, les deux individus racontent également qu’ils sont nés des relations entre l’ex-roi et leurs mères respectives lors de ses voyages.

L’avocat de Solà a ajouté, le lundi 23 juin, des pièces complémentaires à leurs dossiers qu’ils ont soumis à l’audience provinciale de Madrid. Les pièces comprennent la loi d’abdication et le résultat du test génétique qui prouve à « 99,99% » qu’il existe un lien de filiation entre Albert Solà et un échantillon d’ADN qu’il estime correspondre à celui de Juan Carlos. L’audience provinciale rendra son verdict le 9 septembre prochain.

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