Le massacre Espagne–Pays-Bas vu par Zakaria Boualem

Par Réda Allali

Cette seconde journée de Coupe du monde a été magnifique, grâce aux Hollandais, que Dieu les glorifie.

Ils ont massacré les Espagnols, à la grande joie de Zakaria Boualem. Il n’y a rien de bien noble dans ce sentiment : notre héros n’en peut plus de voir nos voisins gagner. Il se demande comment la gloire a pu s’abattre aussi près de nous avec une telle puissance et une telle régularité sans jamais laisser quelques miettes filer en notre direction.

Hier, donc, Robben, Van Persie, et leurs potes lui ont fait plaisir. Petite parenthèse pour signaler qu’il s’agit là de la première Coupe du monde de Zakaria Boualem sur les réseaux sociaux. Il a donc découvert une race particulière d’internautes, les tristes sires. Ils sont faciles à reconnaître : blasés, ils traitent tout le monde de footix et manient avec précision les deux armes les plus courantes dans cet univers ténébreux, l’agressivité et la moquerie. Il produisent des phrases comme : « Ah bon, maintenant les footix se mettent à supporter la Hollande, lol, faut vraiment rien comprendre au ballon, pff, bande de girouettes ».

Zakaria Boualem voudrait leur préciser que n’étant pas qualifié à la Coupe du monde, il s’autorise tous les enthousiasmes, toutes les sympathies sans le moindre complexe. Et ce n’est pas parce que la Hollande peut être ridicule dans deux semaines qu’il se retiendra d’affirmer qu’elle a été brillante hier soir, et merci.

Et il souhaite ajouter, pour terminer qu’aucun de ces élans enthousiasmes ne saurait être comparé avec la secousse tellurique qui le parcours quand il s’agit du Raja ou du Maroc, voilà. Revenons à la Hollande. Il y a bien sur Robben et sa mine d’avocat d’affaire un peu stressé, un type qu’on imagine au bord du burn-out et qui n’envisage la passe que comme un échec personnel. Et puis il y a van Persie, noble héritier d’une tradition batave, celle des avant-centres esthètes. Son geste sublime, hier soir, l’a posé au niveau de ses illustres prédécesseurs, van Basten et Bergamp. Une tête plongeante qui a duré une éternité. Un geste qui a arrêté le temps pour un moment de poésie. Une parabole parfaite. Un atterrissage brillant. Voilà pourquoi Zakaria Boualem aime le foot, et merci.