Un Casablancais s’enchaîne cinq jours à un poteau pour protester

Un habitant de bidonville proteste depuis le jeudi 22 mai contre la décision prise par les autorités de détruire son habitat de Hay Schneider à Casablanca. Pour se faire entendre, il s’est enchaîné à un poteau à côté de sa maison.

Youssef Joundi s’est attaché à l’aide de chaines, à un poteau électrique à côté de sa baraque à Hay Schneider à Casablanca. Ce père de famille de 34 ans refuse que les autorités rasent sa maison et son commerce.

Cet ancien vendeur de poisson a entamé sa contestation le jeudi 22 mai. «Je suis enchaîné à ce poteau depuis cinq jours. La police et les voisins ont essayé de me convaincre d’enlever mes chaînes, ils pensaient même que je voulais me suicider », nous explique-t-il, au téléphone. 

Pour faire entendre sa voix, Youssef Joundi a observé durant quatre jours une grève de la faim, suspendue dimanche à la demande de sa famille et de ses voisins.

Trente familles dans l’attente d’un relogement

L’affaire remonte à octobre 2013. Les autorités réussissent à convaincre 400 familles de quitter leurs baraques à Hay Schneider en contrepartie d’un relogement. Une trentaine de familles n’ont pas bénéficié du programme et protestent aujourd’hui. «Nous n’avons pas été comptabilisés dans le recensement et ce malgré le fait que l’on vive ici depuis de nombreuses années », nous explique Tariq Riad, un voisin du contestataire.

Les démêlés de Youssef Joundi avec les autorités ne se limitent pas au problème du relogement. Il nous raconte, un brin étourdi par le soleil au zénith, une altercation avec les autorités qui l’a également poussé à s’enchaîner au poteau. «Je vendais du poisson dans un petit marché. Les forces de l’ordre m’ont pris mes biens et m’ont embarqué dans une estafette puis ont détruit mon chariot», nous confie-t-il.

Aujourd’hui, la femme de Youssef Joundi envisage aussi de s’enchaîner aux côtés de son mari pour faire pression sur les autorités et les pousser à la médiation.

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