Roman. Le crépuscule des dieux de la banque

A travers le passage de relais entre deux générations, Justin Cartwright décrit les mutations du monde de la banque et de son oligarchie.

Sir Harry Trevelyan-Tubal se meurt, laissant derrière lui un empire banquier vieux de trois siècles à la clientèle prestigieuse, une jeune épouse, deux fils adultes, un personnel dévoué, des villas à Chelsea, Antibes et en Toscane, un luxueux yacht et une collection de tableaux dont des Cézanne et des Matisse. Pendant qu’il passe ses derniers jours à contempler la Méditerranée et les couleurs de la Fenêtre à Collioure de Matisse, sa femme Fleur s’envoie en l’air avec son prof de sport, son fils aîné Simon parcourt le Botswana, le cadet Julian maquille les comptes de la banque ruinée par ses spéculations hasardeuses et ses créances pourries. Même la très fidèle Estelle semble avoir des vues sur le tableau adoré de son adoré patron… Tout passerait comme une lettre à la poste sans Artair MacCleod, premier mari de Fleur, privé de sa subvention à vie par les restructurations de la banque, et sans Melissa Tregarthen, pigiste dans un canard de Cornouailles et bloggeuse préoccupée de culture locale…

L’écrivain britannique Justin Cartwright brosse avec brio le portrait d’une oligarchie financière, de ses rites et de ses codes. C’est moins l’évolution des pratiques bancaires qui l’intéresse que cette triste comédie humaine, avec ses intérêts, ses passions et sa façon de jouer avec les apparences. Avec l’arrivée de la finance spéculative, le monde nouveau qui émerge échappe à toute logique et à tout contrôle. Avec une ironie piquante et drôle, Justin Cartwright souligne la capacité de cet univers à se régénérer, pour continuer à « jouer à la roulette avec l’argent des autres ». Palpitant.  

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