Mokhtar Larhzioui : « Je suis un makhzénien assumé  »

Smyet bak ?

Abdellah Larhzioui.

 

Smyet mok ?

Aziza Alaoui,  et c’est une vraie Alaouite.

 

Nimirou d’la carte ?

D 330592. Mais je ne retiens pas celui de ma carte professionnelle.

 

Vous portez un regard pessimiste sur la presse au Maroc et son avenir. Pourquoi ?

Il y a beaucoup de choses qui ne tournent pas rond dans notre presse. Les jours qui nous attendent ne sont pas aussi roses qu’on l’espère. Il faut que les professionnels se ressaisissent, car la crise se situe au niveau des journalistes et des pratiques. Après, on pourra parler de crise de la presse à l’échelle internationale.

 

Trouvez-vous normal qu’une bonne partie de notre presse descende en flammes Moulay Hicham et son livre ?

Je trouve logique que toute la presse s’exprime sur le sujet. Il s’agit d’un prince, et c’est la première fois qu’un membre de la famille régnante parle du pays et des affaires publiques, alors que son rang lui impose une certaine réserve. La vérité, c’est que son titre d’altesse lui a épargné bien des critiques, qui auraient  pu être encore plus sévères.

 

Pourquoi ne vous entend-on plus sur le plateau de l’émission Qafass Al Ittiham de Medradio ?

D’après ce que j’ai compris, mon nouveau statut de directeur de publication m’oblige à prendre mes distances. Cela dit, cette émission a été une agréable expérience.

 

La transition à Al Ahdath se passe bien ?

Hamdoulillah ! Le journal est arrivé à une époque de sa vie où il fallait totalement changer d’approche pour pouvoir parler aux lecteurs de 2020, voire de 2030. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de faire, avec le lancement d’une nouvelle formule.

 

Etes-vous soulagé de ne plus devoir verser 3 millions de dirhams de dommages à Mouammar Kadhafi ?

Pas du tout. J’ai été écœuré par la manière barbare dont il a été assassiné, et je l’avais écrit à l’époque. Il avait poussé l’Etat marocain à poursuivre trois journaux à la fois et nos autorités s’étaient exécutées pour ne pas froisser son ego. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne.

 

Entre les juifs et vous, c’est une longue histoire d’amour paraît-il…

Je suis né à Meknès, où j’ai grandi dans le nouveau mellah. J’avais et j’ai toujours des amis juifs. Ce sont des gens extraordinaires, qui m’ont beaucoup appris. Plus tard, j’ai consacré ma thèse de licence au philosophe Moïse Maïmonide, l’Averroès des juifs, si vous voulez.

 

Sur une île déserte, partiriez-vous avec Mohamed Fizazi ou avec Abdellah Nahari, le prédicateur qui vous avait excommunié ?

Avec Mohamed Fizazi, sans hésiter. C’est un Marocain authentique, qui a renoué avec sa « tamghrabite » après une phase d’égarement. En plus, nous avons en commun d’être tous les deux fans du Barça.

 

Monsieur est monarchiste et ne s’en cache pas…

Comme tous les Marocains, j’ai l’intime conviction que la monarchie est une aubaine pour ce pays et sa stabilité. Et vous pouvez même me traiter de makhzénien. Je l’assume, car, à force de me l’entendre répéter, j’ai fini par adorer ce qualificatif.

 

1972 : Naissance à Meknès.

 

1989 : Obtient son bac de lettres.

 

1994 : Licencié en littérature arabe.

 

2000 : Intègre, en tant que journaliste, Al Ahdath.

 

2014 : Devient directeur de publication du quotidien casablancais. 

 

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