Album. Sorti cette semaine, le nouvel opus de la chanteuse métisse, Blank Project, est aussi frais qu’épuré. Il est produit par Four Tet.

La revoilà la belle Suédoise. La fille du célèbre jazzman Don Cherry et demi-sœur du très intéressant Eagle-Eye ne s’était plus exprimée en solo depuis l’album Man sorti en 1996, sur lequel elle avait invité Youssou N’Dour (Seven Seconds, paru deux années plus tôt). Après quelques collaborations, des tentatives sans lendemains et un album refusé par sa maison de disques, Neneh Cherry signe avec Blank Project un heureux retour.

D’abord, il est question de s’associer au duo anglais RockNumberNine, finalement elle choisit Four Tet, gourou londonien de l’électro underground. Son côté jazz expérimental séduit la chanteuse. Elle maintient RockNumberNine comme accompagnateurs et fait appel à Robyn, star dance suédoise, pour le seul featuring de l’album. Plusieurs pièces de Blank Project  s’imposent tels des titres familiers. Il y a ce Spit Three Times à la mélodie mi-lancinante mi-poignante, ou encore Across The Water à la rythmique lointaine.

On peut aussi se laisser emballer par des compositions entraînantes : Dossier, Everything, Out of the Black. L’apport de Four Tet est certes déterminant, mais l’ambiance dans laquelle Neneh Cherry fait baigner l’oreille renvoie aux sons emplis de fraîcheur de Raw Like Sushi (1989) et Homebrew (1992) partiellement exorcisé par le défunt Guru de Gangstarr.