Trip'Tic

Et voilà, un troisième qui débarque ! Après Abdelilah Benkirane du PJD et Hamid Chabat de l’Istiqlal, Driss Lachgar vient de prendre les rênes de l’USFP. “Un tiercé de favoris”, seraient tentés de dire les amateurs de courses hippiques. Les canassons de ce trio -en plus d’une abondance capillaire sur le faciès- ont la cote dans leur écurie politique respective. Ce sont des populistes diront certains. Eux le prendront certainement mal, ils n’y verront que le sens péjoratif. Pourtant, c’est une qualité dans le temps politique du Maroc post-2011. Ben oui, le Marocain lambda -quitte à être pris pour un con- aime au moins qu’on lui parle cash, sans le saouler avec un discours relevé. Révolu le temps des doctrines politiques fringantes – comme cette option révolutionnaire de l’UNFP revue et corrigée pour devenir l’option démocratique de l’USFP-, l’air du temps est au pragmatisme. Lachgar comme Chabat ne sont pas nés de la dernière pluie, ils ne sont pas un ovni comme le nouveau Mezouar des chorfa RNI ou l’homme parachuté du soleil sur la météorite PAM. L’Usfpéiste comme l’Istiqlalien sont de véritables bêtes politiques, connus pour être des hommes d’appareil. Ils sont capables de vous citer les noms des petits enfants de l’homme qui compte dans l’antenne la plus insignifiante de leurs partis. Ce réseau, tissé au fil de longues années de travail de terrain, ils l’avaient toujours mis, dans le passé, au profit du zaïm duquel ils pouvaient tirer le meilleur. Mais la station 2011 de la démocratie marocaine leur a ouvert de nouvelles perspectives. Elle a apporté un nouvel enjeu : le chef du parti gagnant aux législatives est (quasiment) assuré de diriger le gouvernement, selon la Constitution. Alors ils tentent leur chance et c’est légitime : si Benkirane est devenu le deuxième homme du royaume, pourquoi pas un Lachgar ou un Chabat ? La barre est à ce niveau aujourd’hui, en attendant la prochaine station du train démocratique. Et le chemin est visiblement long, très long…

 

 

Mayas oula m3ahoum

 

Hamdoullah ! Les Mayas avaient tort ! On est toujours là, le monde n’a pas disparu le 21/12. Mais que ça nous serve de leçon. La Terre peut péter comme une neffakha à n’importe quel moment… Alors prenons carpe diem comme devise pour le bonus de vie qui nous a été accordé. Et si on faisait la fête, et si on faisait les fous :

 

• Et si on utilisait le milliard et demi de dollars quémandés par Nizar Baraka sur le marché financier international pour se payer les stars du Barça et les naturaliser Marocains. Là on est sûr de remporter une Coupe d’Afrique et il nous restera même de quoi organiser une méga-teuf…

 

• Et si on abusait de notre position de président du Conseil de sécurité de l’ONU pour dépénaliser le cannabis. On fêtera ça en invitant tous les puissants du monde à venir tirer sur le “plus grand ja3bouk du monde” dans la première édition du festival de Ketama

 

• Et si on flambait les 60 millions de dirhams du fonds d’aide à la production cinématographique pour réaliser un spot publicitaire où Scarlett Johansson vanterait les vertus du saboun beldi made in Morocco. Voici une initiative qui n’ébranlerait pas la foi des ministres pjdistes. A coup sûr, ils l’applaudiront… d’une seule main.

 

 

Mouche de destruction massive

Pire que la mouche tsé-tsé ou la mouche scatophage, la mouche marocaine. Selon la presse russe, un coléoptère de chez nous, qui a élu domicile dans des cageots de clémentines exportés vers un port du goulag, a fait flipper le peuple de Poutine. Les services vétérinaires du pays ont cryogénisé la marchandise et la bestiole avec. C’est que la mouche méditerranéenne des fruits a des antécédents : il y a quelque temps, elle s’était attaquée aux vergers californiens causant des pertes de près de 900 millions de dollars pour les fermiers de la West Coast. 900 millions de dollars, c’est grosso modo le budget de l’armée marocaine. Vous imaginez la capacité de nuisance de notre debbana nationale en face d’escadrons de debbabat narya T-90 russes ou Abrams américains. Voilà qui nous ouvre de nouvelles perspectives en matière d’armements. Au lieu d’investir des milliards dans des F16 et autres babioles de guerre, on pourrait se contenter d’élever des mouches. Une arme à moindre coût dont nous disposons à volonté…

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