A l’affiche. Corps meurtri

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De retour de voyage, Naïm K., anthropologue et cinéaste, découvre que sa bien-aimée Adjou a été assassinée dans des conditions mystérieuses —le meurtrier ayant notamment pris soin d’effacer à l’acide un des nombreux tatouages qui ornent son corps. A coups de flashbacks, il revient sur son amour passionné et tumultueux pour cette prostituée, qu’il a arrachée à son bordel de l’Atlas pour interpréter dans son film le rôle de Mririda, la poétesse amazighe du début du 20ème siècle qui l’obsède, tatouée elle aussi. Le fond d’enquête policière – dont on se passerait presque – n’est en fait qu’un prétexte à une exploration poétique et érotique de l’univers mystique des tatouages traditionnels marocains.  Le lyrisme enflammé de Naïm pour sa défunte amante, dont le corps tatoué ne fait très vite qu’un avec celui de Mririda, s’entremêle avec ses recherches sémiologiques sur le tifinagh et sa découverte des rituels des douars des montagnes. La promesse du film est belle, le jeu de Fatym Layachi envoûtant, l’esthétique irréprochable. On regrette vraiment que les dialogues, les autres acteurs et le rythme général ne suivent pas.

Femme écrite, de Lahcen Zinoun, au Mégarama

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