L’exposition “Des espaces autres” (jusqu’au 31 décembre) investit l’espace public d’Al Hoceïma et de Casablanca. Une manière de démocratiser l’accès à l’art.

C’est un projet comme on les aime. 2 pays, 7 photographes, une trentaine de bus et 5000 cartes postales : l’exposition itinérante “Des Espaces Autres”, commissionnée par Alya Sebti et Hicham Khalidi dépasse les frontières socio-géographiques. L’idée a pris forme cette année lors de la Biennale de la photographie d’Amsterdam, au cours de laquelle un pavillon marocain était présent pour la première fois. Alors placés en résidences croisées, Khalil Nemmaoui, Leila Alaoui, Zineb Andress Arraki, Saâd Tazi et trois photographes hollandais, Henk Wildschut, Charlotte Dumas et Natasha Libbert, répondent à une même question : comment percevez-vous votre pays d’accueil ? En insistant notamment sur le rapport espace urbain/espace rural, “Des Espaces Autres” -titre tiré d’un essai de Michel Foucault- revisite l’apport de chaque pays dans le paysage de l’autre. L’exposition fleurit actuellement les murs d’Al Hoceïma, ville qui compte le plus fort taux d’immigration vers les Pays-Bas, avec l’impression très grand format des œuvres inédites de Khalil Nemmaoui. A Casablanca, la manifestation détourne les espaces publicitaires avec l’habillage de plus de trente M’dina bus. Un nouvel appel à la démocratisation de l’accès à l’art, formidable pied de nez aux formats d’exposition classiques.