Tunisie. Ben Ali, le multi-condamné

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Contre l’ancien président, les condamnations s’accumulent. Mais certains piliers de son régime passent à travers les mailles du filet judiciaire.

Le tribunal militaire de Tunis vient de condamner Zine El Abidine Ben Ali à la prison à vie, pour complicité de meurtres d’une quarantaine de manifestants. Ce n’était pas une première : mi-juin, le dictateur déchu avait déjà écopé d’une peine à perpétuité prononcée par le tribunal militaire de Kef, pour son rôle dans la mort d’une vingtaine de manifestants. Depuis sa fuite en Arabie Saoudite, en janvier 2011, Ben Ali accumule les condamnations : 5 ans de prison pour actes de torture, 15 ans et demi de prison pour détention d’armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques, 16 ans pour corruption et fraude immobilière, 20 ans pour “incitation au désordre, meurtres et pillages” et 35 ans pour détournement de fonds. Le problème, aux yeux des familles des quelque 300 martyrs de la révolution, c’est que la justice est souvent bien plus clémente avec les complices de l’ancien président. Exemple : lors du dernier procès en date, seul Ben Ali a écopé de la perpétuité. Les autres condamnés ont vu leurs peines s’étaler entre cinq et vingt ans de prison, tandis que 21 personnes étaient acquittées. Parmi elles, Mohamed Arbi Krimi (ex-chef des opérations au ministère de l’Intérieur) et Rachid Ben Abid (ancien dirigeant des services spéciaux). Pour les proches des victimes présents à l’audience, gagnés par la colère : “Tous les coupables méritent perpétuité”.

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