Face à la menace de destruction qui plane sur l’église de la Dormition de Casablanca, un des deux lieux de culte orthodoxe russe du Maroc, l’association Casamémoire a encore une fois décidé de monter au créneau.

Construite en 1958 sur les fonds d’émigrés russes, l’église au style typique n’attire que peu de fidèles et est mise à la location dès les années 1970. Le prêtre qui y officiait de temps à autre —avant d’être défroqué en 2001— aurait récemment vendu le lieu à un particulier. Pour ce faire, il aurait fraudé sur toute la ligne, modifiant les statuts de l’association gestionnaire du lieu. Actuellement, l’homme est interdit de quitter le territoire marocain, une plainte ayant été déposée contre lui par le recteur de l’église de Rabat et l’archevêque de Genève (diocèse auquel est rattaché l’église de la Dormition). Au niveau judiciaire, l’affaire est encore entre les mains du procureur du roi. Mais le nouveau propriétaire des lieux compte bien détruire l’église. Pour tirer la sonnette d’alarme, l’association Casamémoire est montée au créneau, organisant un rassemblement symbolique devant l’édifice, le 4 juin, qui a regroupé quelques dizaines d’amoureux du patrimoine et de fidèles orthodoxes. On ne lui souhaite pas le même destin que l’immeuble Piot Templier, bâtiment historique de Casablanca, qui en 2011 a été détruit à grands coups de tractopelles.