Trip'Tic

Mesures impopulaires

En décidant d’augmenter les prix du carburant, le gouvernement Benkirane vient nous rassurer sur sa capacité à prendre des mesures impopulaires, mais nécessaires. Il aurait pu se la couler douce : il suffisait d’endetter davantage Maroc SA, quitte à payer la dette plus cher, pour continuer de maintenir sous perfusion cette “fumeuse” Caisse de compensation. Mais là, Benkirane a décidé de prendre un virage serré. Au risque de se faire renverser par des taxi- drivers et des routiers qui vont appuyer sur la nitro pour investir la rue… Une rue qui aurait toutes les raisons de se révolter, à en croire la presse spécialisée, qui considère les répercussions de cette hausse sur le pouvoir d’achat comme catastrophiques. On parle d’effet domino, d’effet boomerang, de boule de neige : le ticket de transport va atteindre des sommets, les prix des fruits et légumes vont flamber… Ça sera sans doute le cas, mais cela est plus dû à la spéculation qu’à la répercussion effective de cette petite hausse de 1 dirham du litre du gasoil. Cette augmentation reste en plus insuffisante : on est encore loin du prix réel (normal) des carburants. Elle permet néanmoins à l’Etat d’économiser quelque 5 milliards de dirhams. Mais il reste encore 21 milliards de dirhams à trouver pour espérer boucler l’année avec les mêmes niveaux de prix du pain, du sucre et du gaz butane (tous subventionnés). En d’autres termes, la longue série des mesures impopulaires ne fait que commencer. Elles vont faire mal, mais il faut bien que quelqu’un les prenne, que quelqu’un les assume. Et là, Benkirane, il faut le reconnaître, assure le job !

Benky à la télé

On veut une séance de 4h30 pas seulement de 3h30… Nous sommes majoritaires dans cette chambre et le temps de parole doit tenir compte de la représentativité… noms d’oiseaux… cris… cacophonie… Voilà l’ambiance qui régnait sous l’hémicycle de la deuxième chambre, ce mardi 5 juin. Abdelilah Benkirane devait y passer un grand oral, comme il l’a fait devant les députés. Finalement, la séance a été reporté sine die : comprenez, un jour inchallah… jamais ! Quel gâchis. Les conseillers ont failli nous faire rater bêtement un nouvel épisode de la halka Benkirane… Le genre de speech populiste, spontané, mais riche en infos pour les “pjdiphones”. Mais, heureusement, Benky n’est pas le genre à se dérober. Lui il tenait à parler, il voulait profiter de cette tribune pour expliquer aux Marocains les raisons de l’augmentation des prix du carburant. Alors, tant pis si les conseillers n’ont pas voulu écouter, il va faire mieux. Il se paie une heure à la télévision dans une émission spéciale retransmise simultanément sur les deux chaînes. Il a eu raison de le faire, il a pu faire passer son message même s’il manquait de suite dans les idées et sautait d’un sujet à l’autre. Alors, la télé il devrait y revenir plus souvent. On ne se lassera jamais du Benky Show. Et, entre nous, les questions d’un Jamaâ Goulahsen valent mieux que celles de conseillers d’une chambre dépassée par la nouvelle Constitution…

Looking for Amouta

On est mal… Très mal… On ne va pas au Mondial… 2014, c’est presque foutu. Au carnaval footballistique de Rio, les Lions de l’Atlas ne risquent même pas de figurer comme danseuses de la samba… samba… de Janeiro ! Ils ont laissé leurs plumes en Gambie en concédant un match nul. Et il était vraiment nul ce match : il ne valait pas les 500 000 dollars payés par Arryadia (il aurait peut-être mieux valu, en ces temps de disette, investir ce pognon dans la 1ère édition de la Coupe du Monde de curling sur sable dans notre sahara marocain, sur fond de campagne internationale anti- Christopher Ross). Pourtant, sur papier, les Lions auraient dû déterrer et enterrer les Scorpions. Car quand on prétend être une grande nation de foot, les 3 points de la victoire dans ce genre de match sont une formalité… Et quand on a les moyens de se payer un coach qui figure dans le top 10 des sélectionneurs les mieux payés au monde, face à ce modeste adversaire on pense au goal-average… Alors si Eric Gerets ne ramène pas de résultats pourquoi le garder ? Si c’est pour sortir d’une Coupe d’Afrique dès le premier tour et de demander aux Marocains d’être patients jusqu’en 2018 pour espérer disputer une Coupe du Monde, on peut trouver mieux que lui… et à meilleur prix. On pourrait par exemple faire revenir Houcine Amouta, l’ancien coach des FAR, du FUS, qui s’était même accidentellement retrouvé, un temps, sélectionneur national. Mais ne croyez pas que c’est gagné d’avance : ce n’est pas sûr que Amouta va sauter dans le premier avion pour quitter Al Sadd Al Qatari. Là- bas, il sera l’entraîneur d’une légende du football, un certain Raul… 

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