Le politologue vient de démissionner du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Explications.

Vous avez toujours été critique vis-à-vis de la direction de votre parti. Pourquoi aller aujourd’hui jusqu’à la démission ?

J’ai toujours eu des accrochages avec les leaders du parti sur différents points. Après le 20 février, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée pour aller vers une monarchie parlementaire, on a donc passé le projet de la Constitution au PPS par consensus. Mais après, les choses ont dérapé. Je n’ai pas apprécié les prises de position de Nabil Benabdallah sur la liste des agréments de Rabbah et sur les cahiers des charges de la SNRT. Je considère que ce sont des actions à soutenir et non pas à attaquer.

Vous avez défendu avec férocité l’adhésion du PPS au nouveau gouvernement. Vous vous attendiez à être ministre ?

Non, pas du tout. Cela s’inscrit dans la continuité de mes convictions culturelles et politiques. Je considère que le conflit entre la gauche démocratique et les islamistes est superficiel, il faut chercher à renouveler cette relation. Beaucoup de valeurs nous lient : liberté, dignité, justice… C’est vague, mais c’est pas mal comme début. En plus, seules ces deux forces peuvent opérer un changement démocratique qui amènerait le Maroc vers une monarchie parlementaire. D’autre part, je pense que ce gouvernement est une continuité du gouvernement Youssoufi et s’inscrit dans le même état d’esprit. Il faut les soutenir.

Comptez-vous migrer vers une autre formation ?

Je me sens proche de plusieurs partis, dont le PSU, mais il est improbable que j’adhère à une formation dans un avenir proche. Je considère que le corps partisan est un moyen pour arriver à concrétiser des principes et des programmes. Malheureusement, c’est loin d’être le cas aujourd’hui.