“Tu seras roi, mon fils”

Moulay El Hassan est né personnage public. Alors qu’il s’apprête à souffler sa neuvième bougie, il s’apparente de plus en plus à un (petit) homme d’Etat. Enquête sur la vie publique et privée de l’héritier du trône alaouite.

Zoom sur la photo officielle de Mohammed VI avec le nouveau gouvernement, début 2012. à  gauche du monarque, Abdelilah Benkirane, le nouveau Chef de l’Exécutif porté aux affaires grâce aux élections remportées par son parti islamiste, comme le veut la nouvelle Constitution. Il sourit à pleines dents. à droite du souverain, sous son aile, haut comme trois pommes, Moulay El Hassan, héritier de Mohammed VI… et de son trône. Ce cliché reflète le changement dans la continuité. La monarchie entame une nouvelle phase de son histoire : nouvelle Constitution, nouveau contexte international, nouveaux partenaires politiques. Un chamboulement que Mohammed VI a géré habilement, sans grande casse, en consolidant et en modernisant (un peu) l’institution monarchique. Et la présence de son fils lors de la nomination du nouveau gouvernement est porteuse d’une symbolique importante : son héritier est là, à ses côtés, impliqué dans les moments forts du règne, faisant ses classes dans cette salle du trône où, un jour, plus tard, il sera appelé à poursuivre l’œuvre de ses aïeuls, à accomplir son destin royal, en marche depuis qu’il a poussé son premier cri.

La naissance d’un prince

Dans la matinée du jeudi 8 mai 2003, une salve de 101 tirs de canon retentit dans la capitale. La garde royale, en tenue d’apparat, célèbre la naissance du bébé venu égayer la maison royale. Le premier enfant de Mohammed VI et de Lalla Salma est un garçon, donc le nouvel héritier du trône. Les Marocains attendaient sa venue avec impatience, depuis que le magazine français Paris Match avait “révélé” la nouvelle de la grossesse de la jeune maman, qui avait convolé en justes noces avec le roi en mars 2002. Ils pouvaient même deviner que dans le cas où le nouveau-né serait de sexe masculin, il y aurait de fortes chances qu’il porte le même nom que son grand-père, Hassan. Ainsi le veut la tradition dans la famille alaouite où les prénoms princiers commémorent les noms des illustres monarques de la dynastie. C’est sans doute la raison pour laquelle, au palais comme à l’école, tout le monde appelle le prince héritier… Smyet Sidi.

Le communiqué du ministère de la maison royale et du protocole est venu confirmer ces pronostics. “Le Très-Haut a comblé le Souverain de la naissance d’un garçon (…) Sa Majesté a décidé de donner à Son Altesse le Prince héritier, le prénom de Moulay El Hassan, du nom de son auguste grand-père”. Dans la mesure où il s’agit d’un bébé pas comme les autres —il s’agit tout de même d’un futur roi du Maroc—, la maison royale a également rendu public le bulletin de santé émis par la clinique royale “Ce jour, jeudi 6 Rabiâ I 1424, 8 mai 2003, est né à terme, à 6h40, au palais royal de Rabat, un enfant de sexe masculin, pesant 3,750 grammes et mesurant 51 cm”.

Un baptême de feu

La venue au monde d’un prince héritier est forcément une affaire d’Etat au Maroc, et l’événement sera célébré comme il se doit, dans le plus grand respect des codes protocolaires, des coutumes et des traditions. Sur toute la semaine, les festivités se multiplient aux quatre coins du pays. Les préfectures et wilayas comme les représentations diplomatiques du royaume enregistrent les messages de félicitations des fidèles sujets d’Amir Al Mouminine. Les pages des journaux ne désemplissent pas d’insertions publicitaires payées par les grands établissements publics et privés pour congratuler Mohammed VI et “réitérer leur indéfectible attachement au trône alaouite”. Lors de la cérémonie de la 3aqiqa (baptême), des délégations sont venues de toutes les régions du Maroc avec des offrandes au couple royal. “C’est une sorte de renouvellement de Bey’a, explique un connaisseur des coutumes makhzéniennes. Une reconnaissance de la légitimité du futur et seul prétendant à la succession de Mohammed VI”. Ce dernier, aux anges comme peut l’être tout jeune papa, accorde une grâce royale qui bénéficie à quelque 48 000 détenus, un record. Malheureusement, le lendemain des festivités, les Marocains se sont réveillés avec une terrible gueule de bois : le 16 mai 2003, des kamikazes ont fait sauter 5 bombes artisanales à Casablanca, faisant 43 morts. La fête tourne court.

Deux ans plus tard, les Marocains reverront de près le petit prince lors d’une autre grande fête traditionnelle : la circoncision. Le sanctuaire de Moulay Idriss Al Azhar, à Fès, est alors lavé et encensé par les chorfa idrissides pour accueillir la première visite princière. “Rendre visite à Moulay Idriss est l’expression d’une éducation culturelle et spirituelle ancrée depuis l’enfance dans la plupart des familles de Fès, expliquent les historiens. La petite mosquée de Chorafa, fondée à l’origine par Idriss II, a un lien étroit avec la famille régnante. L’impressionnant édifice actuel est dû en particulier aux souverains alaouites”. Et comme le veut la coutume, Mohammed VI a traversé les étroites ruelles de la médina de Fès, à cheval, Moulay El Hassan dans ses bras.

Une famille comme les autres… vraiment ?

La vie people de la maison royale, qui tourne désormais autour du petit prince, ne cessera de susciter l’intérêt et la curiosité des Marocains. Régulièrement, des photos de Mohammed VI ou de Lalla Salma avec le bébé – un coup le tenant dans les bras, un autre jouant avec lui dans son parc – ne cessent de faire la Une des journaux. Moulay El Hassan devient le clou des cérémonies officielles, focalisant toute l’attention des photographes. Cela a, par exemple, été le cas lors du cinquantenaire de l’indépendance, célébré en novembre 2005. Les photographes des agences de presse du monde entier n’avaient cure des invités prestigieux venus de France, pointant leurs appareils plutôt en direction du bébé royal. Résultat, des clichés émouvants où on voit Smyet Sidi, aux côtés de sa mère, l’œil étincelant de malice ; ou encore pouffant de rire dans les bras de son tonton Moulay Rachid… Qui a dit que les princes ne sont pas des gens comme les autres ?

Le bébé donne d’ailleurs au couple royal cette image de famille (presque) ordinaire. Et cette image est entretenue à grands coups d’interviews dans la presse people. La plus intime de ces sorties médiatiques est sans doute celle réalisée avec Paris Match en 2004. Dans l’album photo publié par l’hebdomadaire français, on voit Mohammed VI et Lalla Salma qui s’amusent avec Moulay El Hassan dans les allées du jardin de la résidence royale de Dar Essalam. Dans cette interview, le roi tient les propos d’un papa comme les autres : “Le soir venu, nous devons parler doucement pour ne pas réveiller le prince héritier”. L’histoire ne nous dira jamais s’il se réveillait aussi pour le biberon de 3h du matin…

L’éducation selon M6

Une chose est certaine, le roi s’implique personnellement dans l’éducation de son héritier. Il le dit lui-même dans cet entretien à Paris Match, où on peut déceler un “style Mohammed VI” : “Mes sœurs, mon frère et moi avons été élevés plutôt sévèrement, avec un cursus scolaire assez chargé. Nous devions aussi avoir une bonne éducation religieuse à l’école coranique du palais. Je tiens à ce que mon fils reçoive les mêmes bases. Je ne souhaiterais pas qu’il soit façonné à mon image, mais qu’il se forge sa propre personnalité. Mon père aimait à dire, en parlant de moi : ‘Lui, c’est lui, moi c’est moi. Le style c’est l’homme’”.

Mohammed VI paraît plus disponible pour son fils que ne l’a été son père pour lui. Il partage presque tout avec son enfant : les parties de chasse, les randonnées à cheval, le ski à Courchevel ou à Michlifen, les visites au parc d’attraction Disneyland, mais aussi des virées en voiture, seuls, entres hommes, durant lesquelles ils vont au contact des rues de leur royaume. L’une de ces balades en cabriolet, largement relayée par la presse, en 2008, a tourné à l’affaire d’Etat. Arrêté à un feu rouge, Mohammed VI et son héritier sont salués par un agent de la circulation qui les a reconnus. Le roi, de bonne humeur, demande alors à son fils s’il aimerait devenir policier quand il sera grand. L’agent de la circulation saute sur l’occasion et se fend en éloges au sujet du prince héritier. Le roi, ravi par ces compliments, aurait récompensé le policier par un agrément de taxi… L’histoire aurait pu s’arrêter là si un blogueur gadiri n’avait relayé cette anecdote en critiquant l’exemple donné par Mohammed VI à son fils, en perpétuant devant lui le système de gratification par les grimate. Et surtout si les faucons du régime n’avaient pas jugé utile de jeter l’impudent blogueur en prison. L’affaire se termine néanmoins bien puisque les poursuites ont finalement été abandonnées. Les censeurs zélés ont compris —un peu tard— toute la bêtise d’associer le nom du prince héritier à un procès politique, pour une question de liberté d’expression… et de droit à l’information.

Au nom du prince

Le nom de l’héritier du trône mérite plutôt d’être donné à des infrastructures, des monuments, des événements sportifs ou culturels prestigieux. C’est ainsi que l’on compte de plus en plus d’inaugurations de projets qui portent le nom de Moulay El Hassan. On recense, entre autres, une piscine couverte à Mdiq, qui a coûté près de 20 millions de dirhams, une salle omnisport à Oujda ou encore le nouveau terrain du FUS de Rabat, qui s’étale sur 4,5 hectares. Ces infrastructures sont généralement inaugurées par le roi et, parfois, le prince héritier est de la partie. Cela a été le cas à Oujda, en 2007, lorsque Mohammed VI a soulevé Moulay El Hassan afin qu’il puisse découvrir lui-même le rideau qui recouvrait la plaque de la toute nouvelle avenue de “Son Altesse Royale le Prince héritier Moulay El Hassan”. C’est la dénomination officielle en vigueur depuis quelque temps. Plus question de baptiser quoi que ce soit du simple nom de Moulay El Hassan… Plus de confusion possible avec son arrière-arrière-grand-père, disparu à la fin du 19ème siècle, dont le nom n’est donné désormais  qu’à des collèges à Souk Larbaâ ou à un nouveau souk de Tétouan.

Car les événements ou lieux associés au nom du prince héritier doivent être dignes de son rang princier. Son nom est même devenu un sésame qui ouvre toutes les portes : il permet de décrocher systématiquement le haut patronage royal. Cela a même permis, parfois, de donner une nouvelle vie à des événements qui risquaient de disparaître. Ainsi, quand le double médaillé olympique Hicham El Guerrouj avait du mal, financièrement et logistiquement, à organiser la troisième édition de son meeting d’athlétisme à Tanger, il a eu la lumineuse idée de rebaptiser l’événement au nom du prince héritier. La situation s’est débloquée comme par miracle. Idem pour le circuit international automobile de Marrakech, qui risquait la panne sèche avant d’être “reboosté” depuis qu’il porte le nom de circuit Moulay El Hassan. Un événement qui ne déplaira pas au petit prince…

Les hobbies de Smyet Sidi

Moulay El Hassan aurait hérité de son père sa passion pour les voitures et les sports mécaniques. Il conduit lui-même sa petite voiture électrique, offerte par son père, dans l’enceinte du palais. Rien ne lui plaît tant que de rouler à fond la caisse, donnant souvent le tournis aux agents de sécurité du palais. “Les véhicules de la sécurité royale avaient pour habitude de rouler à tombeau ouvert à l’intérieur de l’enceinte du palais, nous raconte une source qui a fréquenté certains gardes du corps du roi. Désormais, les agents redoublent d’attention car le petit prince peut surgir avec sa voiture de nulle part”.

Autre hobby du prince héritier, le ballon rond. Le foot, il est tombé dedans quand il était bébé. Sa première sortie officielle, aux côtés de son père, a été d’ailleurs à l’occasion de la réception offerte à l’équipe nationale de football, finaliste de la Coupe d’Afrique de 2004. Il n’avait alors que huit mois. Et aujourd’hui qu’il est en âge de taquiner le ballon, il a ses habitudes au centre d’entraînement des FAR de la Maâmoura, à Rabat. Il s’y rend généralement deux après-midi par semaine, avec ses camarades de classe pour jouer au mini-foot contre des enfants de militaires triés sur le volet. “Un terrain de mini-foot en pelouse a été spécialement aménagé pour le prince héritier, nous confie une source qui fréquente le centre sportif. Un autre identique a été réalisé indoor pour que le prince et ses coéquipiers puissent s’entraîner les jours pluvieux”. Moulay El Hassan se débrouillerait pas mal au poste d’avant-centre et il ne faut pas compter sur ses adversaires pour lui épargner des tacles appuyés. Récemment, il aurait même été victime d’une blessure au pied qui n’a en rien altéré son amour du ballon rond. “Il s’en est remis très vite et a aussitôt repris les matchs de foot…”, nous raconte notre source. Mais qu’est-il advenu du fils du capitaine qui aurait causé la blessure du petit prince ? “Rien, il ne l’a évidemment pas fait exprès. Il a présenté ses excuses et il est toujours présent à ces parties de foot. Il doit simplement faire plus attention à l’avenir…”.

Un travail comme papa

Mais la vie de prince héritier, c’est aussi un job à plein temps, qui démarre dès le plus jeune âge. Roi, c’est un métier qui s’apprend sur le tas. Moulay El Hassan n’avait même pas quatre ans quand il a commencé à accompagner son père au travail. Comprenez, il se retrouve au-devant de la scène dans les activités royales. Ses premières apparitions aux côtés de Mohammed VI ont d’ailleurs parfois donné lieu à des situations pour le moins cocasses, que seule l’innocence d’un enfant pourrait créer.

Les hauts responsables de l’Etat se souviendront longtemps de cette fameuse ouverture de la 2ème édition du Salon d’agriculture de Meknès, où Mohammed VI était venu avec le prince héritier. “Comme tout petit garçon, quand il a vu des vaches, des moutons et autres animaux de la ferme, il a voulu les approcher de près, nous raconte un témoin de la scène. Mohammed VI, ravi de la vivacité de son enfant, est alors sorti du tracé officiel balisé par le tapis rouge. Comme il avait plu des cordes ce jour-là, plusieurs responsables sécuritaires et civils se sont retrouvés dans la boue jusqu’aux genoux, essayant de suivre le circuit improvisé par le petit prince”.

Lors d’un autre déplacement royal à Marrakech, les agents de la sécurité royale ont failli avoir une crise cardiaque. Dans un instant d’inattention, Moulay El Hassan disparaît de leur champ de vision. La panique générale va durer quelques minutes avant de retrouver le petit prince, non loin de là, aux côtés d’un agent des forces de l’ordre qui affichait son garde-à-vous le plus réglementaire. “Le pauvre policier était tétanisé. Il ne savait plus quoi faire quand le prince lui a demandé de lui donner… son pistolet”. Dur, dur de contrarier un prince, même quand c’est sa propre sécurité qui est en jeu !

Petit prince deviendra grand un jour

Les écarts protocolaires du petit prince, aussi mignons soient-ils, sont de moins en moins d’actualité. Moulay El Hassan a grandi. Il se tient désormais droit dans son costume, adoptant la posture convenue de tout personnage public. Quand son agenda scolaire le lui permet, il est toujours présent aux côtés de Mohammed VI dans ses déplacements officiels, ainsi que dans toutes sortes d’événements. On le voit systématiquement derrière lui lors des discours royaux (la première fois, c’était lors du discours du trône coïncidant avec les 10 ans de règne du monarque) ou quand il accueille sur le tarmac de l’aéroport un grand ami du royaume comme le roi Abdallah de Jordanie. Il est également aux côtés de son père lors des cérémonies religieuses, comme lors de la veillée organisée annuellement en commémoration de la disparition de son grand-père, Hassan II, ou lors des causeries du ramadan.

D’ailleurs, depuis son huitième anniversaire, Moulay El Hassan est même lancé seul dans le grand bain des activités officielles. Le 6 mai 2011, il a présidé pour la première fois, comme un grand, le lancement du 2ème challenge international Moulay El Hassan de cyclisme. Pour cette cérémonie, les organisateurs avaient bien entendu prévu tous les aspects protocolaires, comme si le roi était là, mais en réservant tout de même une petite touche à l’adresse du prince : huit pigeons ont été lâchés ce jour-là, en clin d’œil aux huit printemps de Moulay El Hassan. Et à l’instar de ces oiseaux, le prince vole dorénavant de ses propres ailes dans les manifestations publiques. Un job de représentant de la nation qu’il accomplit avec une aisance que l’on croirait innée.

Le 9 janvier dernier, Moulay El Hassan a présidé lui-même l’inauguration du nouveau parc zoologique de Rabat. Dans la vidéo enregistrée (et retransmise) par la télévision nationale, on voit le petit prince se prêter, sans la moindre fausse note, à tout le show protocolaire : passage en revue d’une section de la garde royale, salutations d’officiels civils et militaires, visite des différents espaces du zoo… Et dans ce genre de cérémonies, rien n’est négligé. Tous les petits détails sont pris en compte : le turban inaugural est à sa taille, l’hôtesse qui lui tend les ciseaux est une fillette de son âge, un spectacle d’enfants est prévu pour ponctuer la longue visite princière… Le commissaire aux Eaux et Forêts, Abdeladil El Hafi, qui mesure 1m90, a même fait le circuit courbé en deux pour donner au petit prince toutes les explications qu’il voulait.

Le zèle et la servilité de certains officiels présents ce jour-là ont d’ailleurs fait le tour du monde. Sur le Web, la question a fait le buzz, suscitant une polémique autour du baisemain. Cette tradition archaïque est d’autant plus choquante lorsque c’est la main d’un enfant de (presque) neuf ans qui doit être embrassée…  Survivra-t-elle dans les codes protocolaires du Makhzen jusqu’au règne de Moulay El Hassan ?

Qui sait, peut-être qu’une fois intronisé, le jeune prince abolira cette pratique avilissante. Un jour, donc, peut-être, quand il sera le 24ème monarque alaouite. Quand il sera Hassan III !

 

Collège royal. Smyet Sidi à l’école

Si le Palais royal a communiqué l’automne dernier sur la rentrée scolaire de Lalla Khadija, les dernières images de Moulay El Hassan dans le collège royal datent de l’été 2009. Le 14 juin de cette année-là, les Marocains avaient pu suivre sur leurs écrans la fête de fin d’année scolaire du prince héritier. Le roi était d’ailleurs rentré directement d’Al Hoceïma pour présider ce gala. La famille royale était réunie au grand complet pour l’occasion et plusieurs hauts dignitaires de l’Etat avaient répondu présent. Dans les larges extraits diffusés sur les chaînes publiques, on a vu Smyet Sidi réciter des sourates du Coran et effectuer des représentations artistiques en français, en espagnol et en anglais (et le tamazight alors ?) avec ses quatre camarades de classe. Qui sont-ils ? Tout ce que l’on sait d’eux, c’est leurs noms (Mohamed Benmansour, Amine Aït Idda, Soufiane Chekraoui et Mohamed Ichou). Ces bambins, qui auraient été choisis pour leur intelligence, sont les personnes les plus proches de Moulay El Hassan. Ils ne le quittent pas d’une semelle, que ce soit à l’intérieur du collège ou durant les activités parascolaires. Régulièrement, des sorties de la classe de Moulay El Hassan sont organisées lors d’événements importants. Ainsi, ils ne ratent jamais le Salon international du cheval d’El Jadida, se rendent souvent au Salon de l’agriculture de Meknès ou au Salon du livre de Casablanca.

Au cours de cette cérémonie de fin d’année scolaire 2009, on pouvait voir également le prince héritier prononcer son premier discours. Dans un arabe fluide, il s’adressait à son père, son roi. Ce dernier, le sourire béat, semblait rempli de bonheur en voyant son prince devenir un vrai petit homme. à la fin du discours, quand Moulay El Hassan est venu embrasser la main de son père, ce dernier lui a répondu par une bise affectueuse, témoin de sa fierté. Et on pouvait lire, sur les lèvres du souverain, cette instruction à l’adresse de son fils : “Embrasse maman”.

 

Education. Le style M6

Tous les parents vous le diront : les seules personnes dont on peut accepter qu’elles soient meilleures que nous sont nos enfants. Mohammed VI ne fait pas exception. Dans ses rapports avec Moulay El Hassan, tout semble indiquer que le roi veut donner à son fils bien plus qu’il n’a reçu lui-même. Il n’existe que très peu de photographies montrant Hassan II jouant au papa poule avec ses enfants. En revanche, les clichés de Mohammed VI avec son fiston sont nombreux. Ils reflètent une complicité et une affection certaines entre le père et son enfant.

On n’a jamais, non plus, entendu parler d’un voyage privé de Hassan II avec sa famille. De son côté, Mohammed VI emmène souvent son fils avec lui à l’étranger, comme quand il lui a fait visiter Disneyland, à Paris. Pour un des anniversaires du petit prince, le roi a été jusqu’à installer une reproduction miniature de la place Jamaâ El Fna de Marrakech, afin que le jeune garçon puisse y fêter son anniversaire. En bref, Mohammed VI paraît plus souple avec son enfant que ne l’a été Hassan II avec lui. Dans les activités officielles, Moulay El Hassan est souvent à côté de son père, qui le tient par la main, et non pas derrière lui. Des petites différences certes, mais qui font le style de chacun.

 

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