Zakaria Boualem se demande: mais que fait la police?

Par Réda Allali

Bonjour à tous ! Les amis, Zakaria Boualem espère que tout va bien pour vous, Wal Hamdou Lillah. La famille, la santé, le boulot, meziane meziane, c’est super, vous savez comment ça se passe, on court on court, Allah y Hfadkoum. Bon, on y va. Semaine chargée… Commençons tout d’abord par cette vidéo étonnante d’un type qui explique qu’il bat régulièrement sa femme, parce que son papa faisait pareil. Une sorte de héros du Maroc moderne, oui encore un, qui rend un vibrant hommage à la tradition. Zakaria Boualem a pensé que c’était une blague, une sorte de poisson d’avril de très bon goût, puis il s’est dit qu’en ces temps troublés, ils auraient pu choisir un autre thème parce qu’il va sûrement se trouver des braves gens pour défendre cette pratique. Le niveau d’anesthésie intellectuelle que nous nous sommes imposé tout seuls implique de défendre à peu près toutes les pratiques réactionnaires, de peur qu’une position inverse aille contre la religion. Surtout ne pas réfléchir, ce qui vient du passé doit forcément être bon pour nous… S’il ne s’agit pas d’un canular, on peut légitimement se demander ce que fait la police. La réponse est simple : ils étaient absorbés dans une tâche plus importante, celle de placer sous les verrous un rappeur insolent. Un dangereux récidiviste, puisqu’il s’agit encore une fois de L’Haqed. On lui reproche cette fois une vieille chanson où il attaque la police. Le mountif est donc “outrage à agent” et “outrage à corps constitué de l’Etat”. La moustache contre-attaque… Une moustache exténuée, une moustache malmenée, mais une moustache libérée ! Aussitôt, les habituels nihilistes geignards se sont précipités sur l’affaire pour dénoncer encore une fois une machination. Examinons leurs arguments. Pour commencer, ils citent un nombre important d’artistes marocains ayant par le passé raillé nos fins limiers sans être inquiétés. Mauvaise foi manifeste, car s’ils avaient été emprisonnés, ils auraient aussi protesté contre cette décision. Il faut signaler qu’eux-mêmes se plaisent à fustiger tel corrompu en oubliant un autre, faisant preuve de la même sélectivité. A moins qu’il s’agisse d’un manque de papier pour faire la liste de tous les pourris, c’est une option possible. Ensuite, ils oublient que de par le monde, de nombreux artistes ont eu droit à des procès pour avoir attaqué leurs moustaches locales avec véhémence. On peut citer Ministère Amer en France ou BodyCount aux états Unis par exemple. Oui, mais ils n’ont pas passé une seule journée en prison, répondent les nihilistes infatigables, en référence à l’incarcération immédiate de L’Haqed. Arrivés à ce niveau de pinaillage, il vaut mieux laisser tomber la discussion avec ce type d’individu et continuer d’avancer vers les lumières de la démocratie au rythme glorieux impulsé par notre élite. Zakaria Boualem propose donc de continuer le travail et de poursuivre les gens qui ont fait le plus de tort à ce noble corps policier, à savoir les policiers eux-mêmes. Oui, un procès en bon uniforme, avec d’un côté les policiers vexés et de l’autre les policiers corrompus, les mendiants, les violents, les louches. Ceux qui rôdent autour des voitures à la recherche de quelques dirhams à soutirer, ceux qui distribuent des claques à l’entrée du stade fi sabilillah, ceux qui inventent de faux radars, ceux qui vendent de la drogue saisie une heure plus tôt et ceux qui insultent gratuitement en expliquant qu’ils font notre éducation… Ils sont certes une infime minorité, mais ils portent gravement atteinte à ce corps constitué. Ils font que la plupart des  citoyens honnêtes considèrent l’arrivée de la staffette comme un problème plutôt qu’une solution. Voilà, c’est dit. Ca défoule, et merci.