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Une City islamique

Casablanca Finance City : comme nom, ça a de la gueule ! Mais le concept n’a rien à avoir avec l’originale City de Londres : quartier historique, troisième pole financier au monde avec ses sièges des banques les plus influentes, ses salles de marchés qui font et défont les économies, mais aussi ses réputés bars où les cols blancs viennent célébrer leur bonus ou noyer leur malus dans l’alcool. Chez nous, la City de Nouaceur sera plutôt une Mecque de la finance halal. Les infrastructures annexes ? Peut être des mosquées, des spiritual lounge, où les traders viendraient prier pour l’envolée du cours de Lesieur. Eh oui, la finance, le nouveau gouvernement la veut désormais islamique. C’est ce qu’il faut comprendre quand il retire du parlement le projet de loi de la création de “Casablanca Finance City” pour se l’approprier, le retoucher selon sa vision. C’est légitime et c’est ça l’exercice du pouvoir. Le gouvernement se prépare aussi à amender la loi bancaire pour y instaurer la finance islamique. Une bonne chose, ça permettra d’attirer de nouveaux clients, peu enclins à payer des intérêts pour des considérations religieuses. Seulement, le mode de com’ du gouvernement a de quoi hérisser le poil de la communauté financière. Prenez cet extrait d’une interview de Najib Boulif , ministre PJD des Affaires générales : “Nous devions faire le choix entre deux options. Soit mettre en application une loi bancaire 100% islamique, ou bien introduire progressivement quelques amendements…”. Comprenez que le parti au pouvoir a envisagé l’éventualité d’islamiser tout le système financier marocain. Gageons que c’est parce qu’il n’a pas trouvé le moyen de “halaliser” toute la dette publique qu’il s’est dit qu’il vaut mieux y aller graduellement…

Sexe, fatwa & radio

Si fqih Zemzmi n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Et lui donner illico presto un perchoir dans une mosquée, un siège au parlement, une grima d’autocar… et surtout une émission de radio. Car c’est, sans doute, le moufti le plus libertin de tous les temps. Rappelez-vous, l’année dernière, il avait “halalisé” le fait d’avoir un rapport sexuel avec le cadavre de sa femme tant qu’il est encore chaud. De la nécrophilie ? Nooon, c’est juste une manière de dire adieu, d’exprimer son chagrin… au plus profond. Récemment, le fqih a encore frappé avec une de ses fatwa classées X : en substance, l’utilisation de sex toys est licite tant qu’elle permet de se détourner des relations extra-conjugales. Et pour le plaisir de ces dames, selon Si Abdelbari, tout objet peut faire office de gode : une carotte, une bouteille ou même un pilon… le fameux yed el mehraz ! C’est ce qu’il a osé balancer dans une émission sur Med Radio. Alors sérieusement, il faut vite, vite, vite accorder à ce brave barbu une tranche horaire sur la fréquence religieuse de la SNRT. ça fera le plus grand bien à l’audimat de cette station d’avoir une sorte de journal du hard, animé par ce ténor du fiqh. On aura droit à des questions d’auditeurs du genre : est-ce que yajouz d’utiliser yad el mehraz pour concasser des noix après fourrage ? Est-il permis de râper la carotte ayant servi à l’acte dans une salade niçoise ? Beurk, c’est répugnant. Mais pas plus que les propos du prédicateur…

Batma & Ruby

Dounia Batma, la diva marocaine révélée par l’émission Arab idol a perdu en finale. C’est l’autre, l’Egyptienne aussi bien roulée que sa concitoyenne Ruby qui a été consacrée The voice arabe. Et bien sûr, si on n’a pas gagné, c’est qu’il y a eu tricherie. C’est toujours comme ça. Nous, les Marocains, nous sommes mal-aimés, mahgourin, on fomente toujours des coups contre nous pour nous empêcher de toucher le graal. On ne compte plus le nombre de fois où, au foot, on a été victime de complots. Alors, il est temps de tout déballer. Voici des révélations exclusives, des données (pas trop) factuelles, sur de tristes épisodes footballistiques qui nous sont restés en travers de la gorge :

1998 : l’arbitre accorde à la Norvège un penalty : il lui offre la victoire contre le Brésil et prive le Maroc de son ticket pour le deuxième tour du Mondial. Il avait reçu une grima de pêche au saumon des mains de l’ambassadeur de Norvège.

2004 : On perd contre la Tunisie en finale de la Coupe d’Afrique. C’est un coup des Algériens : ils avaient infiltré un Brésilien, originaire de Tindouf, dans le onze tunisien.

2004 bis : A Zurich, l’organisation de la Coupe du Monde 2010 nous file entre les doigts au profit de l’Afrique du Sud. Là, c’est simple : Nelson Mandela a couché avec Joseph Blatter. Et bien sûr, ils ont du avoir recours à une yed lmehraz fournie par Zemzmi.

2012 : Le Raja s’effondre devant une obscure équipe Ghanéenne 5 à 0. Oups ! Il est difficile de soutenir une quelconque théorie du complot. On a perdu, point barre. Alors, restons sport…

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