La France serait-elle un pays en voie de sous-développement, au point de devoir compter sur des donations étrangères pour financer ses programmes sociaux ? C’est la question qu’on peut se poser, après que l’ambassadeur du Qatar à Paris a annoncé le déblocage de 50 millions d’euros pour venir en aide aux banlieues françaises. Une somme qui représente près de 10 % du budget annuel du ministère de la Ville. L’aide prendra la forme d’un fonds d’investissement qui appuiera les projets de jeunes entrepreneurs de banlieue, qui manquent de liquidités pour lancer leurs sociétés. Le Qatar répond ainsi à une demande de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), qui réunit des élus français issus de l’immigration, de tous les bords politiques. Reçus par l’ambassadeur qatari, leurs représentants ont ensuite été invités à Doha, où ils ont “déjeuné avec l’émir Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani”, comme le rapporte Le Monde, qui cite un élu socialiste dépité par la situation : “Si l’Etat traitait mieux les banlieues, nous n’en serions pas là !”, regrette l’édile.