Abandonné depuis une trentaine d’années, le théâtre Cervantès de Tanger est en état de délabrement avancé. Une pétition demande son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.

“Il est temps de se décider : ou nous sommes Tanjaouis et nous sauvons le théâtre Cervantès, ou nous le perdons pour toujours”. Dans une pétition (petitions24.net) adressée à tous ceux qui s’intéressent au patrimoine de la ville du détroit et à sa diaspora, Noureddine Saoud, un Tangérois pur jus, demande le classement du théâtre Cervantès au Patrimoine mondial de l’Unesco. Moins de trois jours après sa mise en ligne le 12 novembre, le texte avait déjà reçu près de 500 signatures. Pour l’initiateur de l’appel, il s’agit de “mettre la pression sur l’Etat espagnol [propriétaire de l’édifice], pour qu’il en fasse quelque chose”. Depuis une trentaine d’années, le Gran teatro inauguré en 1913 est à l’abandon. “La façade a été murée et la plupart des objets qui se trouvaient à l’intérieur ont été pillés depuis longtemps”, regrette Yto Barrada, directrice de la Cinémathèque de Tanger. En 2005 pourtant, le Maroc et l’Espagne avaient signé un accord de coopération qui prévoyait de réhabiliter l’édifice. L’annonce n’ayant jamais été suivie d’effets, deux projets de réhabilitation alternatifs ont vu le jour. Emanant d’une fondation présidée par un député socialiste espagnol et d’une association d’étudiants marocains et espagnols, ils attendent que l’Etat ibérique sorte de l’immobilisme.