Comanav-Comarit. Ça ne flotte plus !

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De plus en plus endetté, le groupe de transport maritime dirigé par Samir Abdelmoula n’a plus les moyens pour surmonter sa crise, la pire depuis la libéralisation du secteur en 2007.

La récente saisie conservatoire par les autorités françaises, le 7 janvier dernier, de Biladi et Marrakech, deux navires de la compagnie Comanav-Comarit, a tiré la sonnette d’alarme chez les professionnels marocains du secteur. Provoquée par la hausse du prix du carburant, et la baisse de 11% du trafic de passagers l’année dernière, l’ardoise du groupe dirigé par Samir Abdelmoula s’élève désormais à plus d’un milliard de dirhams. Pour le Comité central des armateurs marocains (CCAM), la situation de ses membres est critique. Face à une concurrence étrangère qui détient déjà la part du lion du transport de marchandises, celle-ci risque de grignoter davantage de parts de marché, profitant des difficultés financières des armateurs marocains. Pour les professionnels marocains, le secteur privé, seul, est incapable de remonter la pente, et l’Etat doit apporter son soutien. “Car la libéralisation du secteur en 2007 n’a pas été accompagnée de mesures de mise à niveau des entreprises nationales”, expliquent-ils dans un communiqué. Et le lobbying commence ! Deux arguments sont présentés par le CCAM. D’abord, le cadre législatif marocain est archaïque, car le code maritime date de 1919, “et le régime fiscal ne permet pas une concurrence loyale avec les compagnies étrangères qui bénéficient des avantages des paradis fiscaux”. Deuxième argument : les compagnies marocaines jouent un rôle important dans le transit des MRE en période estivale, en offrant des voyages à prix très compétitifs.

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