Tunisie. Quitte à en tuer mille…

Par

La Tunisie fêtait le week-end dernier l’anniversaire de la fuite de Ben Ali. L’occasion pour son Premier ministre de l’époque de raconter sa journée du 14 janvier 2011. Ce matin-là, des centaines de manifestants s’étaient retrouvés dans le centre de Tunis, pour exiger le départ du dictateur. “J’ai appelé le président et lui ai dit ce qui se passait sur l’avenue Bourguiba”, narre Mohamed Ghannouchi, à l’époque Premier ministre. “Ils n’arriveront à rien, lui répond Ben Ali. Quitte à ce qu’on en tue mille ou plus”. “Sous le choc”, Ghannouchi assure au président que la répression n’est “pas la bonne solution” et lui demande de “mettre en œuvre des mesures pour le développement et contre la corruption”. “On en parlera après”, réplique Ben Ali. Vers 17 h, Ghannouchi reçoit un coup de téléphone d’un haut gradé militaire qui lui dit : “Ben Ali est parti, le pays est entre tes mains. Si tu n’assumes pas, il va y avoir un bain de sang”. A 19 h, Mohamed Ghannouchi déclare à la télévision assurer l’intérim de la présidence. Il gouvernera jusqu’au 27 février, quand il démissionne sous la pression de la rue.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer