Labos. Grand corps malade

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Après le rapport accablant de la commission Hariry, le Conseil de la concurrence, dirigé par Abdelali Benamour, épingle cette fois les multinationales pharmaceutiques.

Pratiques anticoncurrentielles, maquillage des comptes, gonflage des achats de produits importés, trucage des dates de péremption… le Conseil de la concurrence vient de lâcher une véritable bombe en mettant à nu les pratiques frauduleuses des filiales de multinationales du secteur pharmaceutique. Les laboratoires Pfizer, Bayer, Roche et compagnie sont épinglés, par exemple, pour fraude fiscale en “déclarant beaucoup moins que ce qu’ils gagnent sur le marché marocain”. Comment ? En jouant sur le chiffre d’affaires. Censées donner l’exemple en matière de gestion et de transparence, ces multinationales “déclarent au fisc des chiffres d’affaires qui ne correspondent pas à la réalité de leurs réalisations”, nous renseigne le rapport de Benamour. Pire encore, les barons des médocs jouent également sur le poste “achat”, en “gonflant les prix des produits importés par leurs filiales au Maroc, le but étant de rapatrier un maximum de profits vers les maisons-mères”. Et ce n’est pas tout. Les laboratoires Roche, spécialisés dans les anticancéreux et les médicaments hépatiques, ont été particulièrement évoqués par l’étude du Conseil de la concurrence. Les Suisses sont ainsi accusés de “manipuler les prix” et “d’empêcher le développement de l’industrie du générique dans leurs segments d’activité”. Après un premier rapport parlementaire, publié il y a deux ans, c’est la seconde étude qui pointe du doigt les irrégularités du secteur. “Mais la principale anomalie qu’il faut souligner après la publication de toutes ces données, c’est le silence de la ministre de la Santé”, s’alarme le député USFP Khalid Hariry. A suivre.

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